Avocats des droits de l'homme appellent les conclusions de la Cour électorale haïtienne incomplète
(PORT-AU-PRINCE, Haïti, le 11 janvier 2017) - Le Bureau des Avocats Internationaux (BAI) et l'Institute pour la Justice et la Démocratie en Haïti (IJDH ) déplorent la vérification incomplète effectuée par les autorités électorales d'Haïti, qui sont bien en deçà de la vérification commandée par le Bureau du Contentieux Electoral National (BCEN).

La décision du BCEN le 3eme janvier 2017 ignore les critiques légitimes du processus déclenché par les partis politiques et les groupes d'observation et mette en péril la crédibilité des résultats présidentiels récemment annoncés.
Le 20 décembre 2016, le BCEN a ordonné un examen de 12% des procès-verbaux (1 560 total) depuis le Centre de Tabulation des Votes (CTV), en réponse à la contestation des résultats par les trois candidats à la présidence. Toutefois, le BCEN, composé des membres du CEP et des juges, ont vérifié les procès-verbaux sans prendre le soin d'examiner s'ils sont signés des membres des bureaux de votes ni si les CIN sont corrects avec le liste d'émargement, qui devaient être examinés par l'ordonnance du BCEN.
« Le processus de vérification était un mensonge, » a déclaré Maître Mario Joseph du BAI. « Lorsque les observateurs et les partis contestataires se sont opposées, le tribunal a changé la procédure d'examen afin de les réduire au silence et rendant leur participation futile en violation de l'ordonnance du BCEN. » Marie Yolène Gilles du RNDDH, qui s'est retirée de l'observation, a dénoncé le manque de transparence du BCEN et a appelé le processus « un véritable théâtre. » Le BCEN a déclaré le 3 janvier 3rd qu'il n'a relevé aucune fraude massive mais des irrégularités qui ne peuvent affecter le processus électoral. »
Cette décision n'est pas convaincante, selon Maître Nicole Phillips avec IJDH. « Il est difficile d'avoir confiance dans ces résultats, lorsque 40 % des Cartes d'identité nationales (CIN) ont disparu » a déclaré Maître Phillips. Avant l'élection, le chef de l'Office National d'Identification (ONI) a admis la disparition de 2,4 millions cartes qui ont été activées mais pas distribuées. « Dans cette situation, il est impératif que le BCEN vérifie l'identité des électeurs contre le registre officiel de l'ONI, mais le tribunal e a refusé de le faire, » affirme Phillips.
En outre, des problèmes avec les listes électorales préparées par l'ONI ont empêchés plusieurs électeurs potentiels de voter le 20 novembre. Phillips a ajouté, « L'ONI est une débâcle, qui reflète mal sur la communauté internationale ». L'ONI a été créée en 2005 en partenariat avec le gouvernement haïtien et l'Organisation des États américains, et financé par le Canada et d'autres gouvernements étrangers.