P-au-P, 17 mai 2019 [AlterPresse] --- Les violences ont « un poids énorme » dans les écoles, situées dans les quartiers populaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, où opèrent les gangs armés, signale Jacques Yvon Pierre, qui intervenait à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 FM.


Le climat ambiant de violence a des effets sur ces écoles et leurs élèves, signale l’éducateur Pierre, qui coordonnait un atelier, tenu les lundi 13 et mardi 14 mai 2019, sur la violence dans les écoles.
A la Saline, par exemple, zone réputée violente, ces derniers temps, des élèves vont à l’école avec des armes à feu dans leur sac, révèle Jacques Yvon Pierre.
Les responsables de certains lycées sont confrontés à beaucoup de difficultés, notamment à cause du contrôle systématique que certains gangs tentent d’exercer sur ces établissements scolaires.
L’ école haïtienne serait fondamentalement violente, elle conditionne même les élèves dans un processus d’intériorisation de la violence comme une pratique nécessaire à l’apprentissage, déplore-t-il.
L’école reproduit la violence au sein de la famille, transforme les inégalités sociales en inégalités scolaires.
La violence intègre le système éducatif et s’exerce entre les différentes parties (enseignantes et enseignants/élèves, élèves/élèves, élèves/enseignantes et enseignants), poursuit Jacques Yvon Pierre, soulignant combien la violence a des répercussions perverses sur l’apprentissage scolaire.
De plus, des actes de harcèlement sexuel sont très présents dans les écoles haïtiennes, particulièrement au niveau des départements de l’Ouest et du Plateau central.
Jacques Yvon Pierre encourage un apprentissage et l’exercice de la démocratie dans les milieux scolaires, à travers des pratiques démocratiques, dans une perspective d’intériorisation de ces principes, par les élèves,.
L’éducateur Jacques Yvon Pierre plaide en faveur de la difussion d’un code de conduite à l’école et de son introduction dans les curricula de formation des enseignantes et enseignants ainsi que des gestionnaires d’écoles.