P-au-P., 02 oct. 2019 [AlterPresse] --- « La reconduction pour une troisième fois du budget annuel 2017- 2018 aura de très graves conséquences sur la situation économique du pays », soutient l’économiste Eddy Labossiere, qui intervenait, le mardi 2 octobre, à l’émission #FwoteLide, diffusée sur AlterRadio 106.1 FM & alterradio.org.


Selon le docteur en économie, il n’est pas normal qu’un pays puisse fonctionner sans un budget à jour, alors que les données socio-économiques changent en permanence. De plus, argumente-t-il, « si d’une année à une autre, vous n’avez pas un budget en croissance, alors le pays ne peut que reculer ».
Dans de telles conditions, souligne-t-il, on doit s’attendre, comme conséquences immédiates, à la dépréciation continue de la gourde, à l’incapacité de l’Etat à faire des investissements, à payer ses employés, voire réaliser des projets d’infrastructures, etc.
D’autre part, l’économiste fait remarquer que « les fondamentaux de l’économie ont profondément changé dans le sens négatif durant ces deux dernières années, sans compter l’inflation qui atteint 19 %, le déficit budgétaire et la mauvaise dette accumulés par le gouvernement ». Ces éléments constituent autant de facteurs qui commandent la mise en place d’un nouveau budget au début de chaque année fiscale.
Le budget national, ou loi de finance, est élaboré chaque année par l’équipe gouvernementale en fonction des priorités du gouvernement ainsi que des attentes de la population. Ensuite, il est acheminé au parlement au plus tard le 30 juin de chaque année pour être discuté, analysé, puis voté avant le 1er octobre, qui marque le début de l’exercice fiscal. Le parlement a également le droit de faire des recommandations à l’exécutif en vue de modifier le budget et de le retourner au parlement. On parle alors de navette parlementaire.
L’absence d’un gouvernement légitime et les soubresauts politiques ont empêché l’élaboration, cette année, d’une loi de finance adaptée au nouveau contexte socio-économique du pays. Dans pareil cas, la loi reconnait la possibilité de reconduire automatiquement la loi de finance de l’année antérieure.