Le Collectif contre l’impunité a présenté à la presse, jeudi, au local du RNDDH, une déclaration dans laquelle il exhorte la Justice et le gouvernement en place à ne pas fermer les yeux sur le dossier de Jean Claude Duvalier qui, dit-il, traine encore devant la justice, trois ans après le retour de l’ax-dictateur au pays, rapporte Haiti Press Network.
Le Collectif contre l’impunité dit ne pas comprendre l’attitude du gouvernement dans le dossier de l’ancien dictateur. Il dit également ne pas comprendre le comportement de la justice haïtienne qui semble vouloir blanchir Baby Doc en dépit de tous les crimes commis par ses sbires qui faisaient la pluie et le beau temps sous son règne.
Par ailleurs, le Collectif dit s’inquiéter du silence observé quant aux faits reprochés à Jean-Claude Duvalier, qui détient encore aujourd’hui, grâce au gouvernement en place, un passeport diplomatique.
Pour le Collectif, dont la déclaration a été lue en français et en créole par la sociologue Danielle Magloire et Mme Marie Yolène Gilles du RNDDH, des actes doivent suivre une telle déclaration pour attester d’une réelle volonté politique.
« Le gouvernement va-t-il retirer à Duvalier son passeport diplomatique ? Cesser de lui restituer des biens et de lui payer une pension présidentielle. Aviser formellement les tribunaux haïtiens des résultats du long et minutieux travail effectué en Suisse et établissant l’origine illicite des fonds Duvalier», réclame le Collectif.
Le Collectif dit reconnaitre que le défi est de taille. Mais il compte maintenir la mobilisation pour mettre en lumière les crimes de la dictature, obtenir le jugement de Duvalier et de ses acolytes et contrecarrer le danger révisionniste, insiste-t-il, avant de réclamer de la Cour d’appel de cesser de bafouer les droits des citoyens et citoyennes et de fixer un délai pour statuer sur le dossier.
Quant au gouvernement, le Collectif contre l’impunité l’exhorte à se plier aux exigences d’un État de droit démocratique en maintenant les poursuites contre Duvalier et consorts.
« Non à l’ignominie! Non à l’impunité! Oui à la vérité! Oui à la justice !», conclut la version française du texte.
Prenant la parole au nom du Collectif devoir de mémoire, Mme Maggie Clairié estime que la présence de Duvalier aux Gonaïves, le 1er janvier dernier, à l’invitation du chef de l’État actuel, est un signe de mépris et de banalisation de la souffrance de ceux et celles qui ont été victimes de la dictature des Duvalier.