Alors que la ministre haïtienne des Affaires Etrangères, Dominique Dupuy, a salué une baisse considérable des déportations de ressortissants haïtiens, la ministre dominicaine de l’Intérieur, Faride Raful, par contre a affirmé que son gouvernement maintenait son rythme habituel de 10 000 expulsions par semaine.
En effet, la déportation des haïtiens en République Dominicaine fait l’objet de polémique entre les autorités des deux pays.
La Ministre haïtienne a exprimé sa satisfaction face à une réduction importante du nombre de déportations, mettant en avant des discussions positives avec les autorités dominicaines.
Selon elle, cette baisse serait le fruit des pressions diplomatiques exercé par Haïti et ses alliés internationaux, notamment l’OEA, la Caricom, les Nations Unies, entre autres.
Cependant, la réponse de la ministre dominicaine de l’Intérieur a été plus nuancée. Faride Raful a confirmé que les opérations de déportation se poursuivront au même rythme qu’auparavant.
Selon la Ministre, la politique de la République Dominicaine reste inchangée et vise à faire respecter la loi en matière d’immigration, notamment face à l’immigration irrégulière pratiquée particulièrement par la population haïtienne.
Cette divergence de points de vue entre les deux ministres souligne les tensions persistantes autour de la gestion des migrations entre les deux pays voisins.
Une baisse réelle ou un mirage politique
Selon un document produit par les organisations accueillant des migrants, sur trois points frontaliers à savoir Belladère, Ouanaminthe et Anse à Pitres, la baisse a été constatée.
Les chiffres font état de 1858 déportations pour deux points, dans la journée du 02 novembre 2024. À Belladère ils ont recensé 1059 et 799 à Ouanaminthe.
Comparé à la journée du 31 octobre 2024, ils ont compté 727 personnes déportés, dont 400 à Belladère, 210 à Ouanaminthe et 117 à Anse à Pitres.
Une préoccupation pour les organisations de droits humains
Les acteurs de droits humains dont, le GARR, la POHDH, la PAPDA, entres autres, ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur l’aggravation de cette crise.
Katia Bonté du GARR exhorte les autorités haïtienne à se responsabiliser en ce qui a trait aux relations diplomatiques entre les deux pays.
Selon Alermy Pierrevilus de la POHDH, « Ces modes d’expulsion constituent aussi une violation flagrante du principe de non-refoulement, inscrit dans plusieurs conventions internationales des droits humains ratifiées par la République dominicaine. »
D’après le professeur Camille Chalmers, il est cruciale d’aborder la question dans le cadre d’une dynamique économique capitaliste mondiale.
« Plus il y a de migrants en mauvaise situation, plus leur salaire est insignifiant. Il convient de noter que la Caraïbe constitue une réserve de main-d’œuvre à bon marché pour les industries capitalistes à l’échelle mondiale » a-t-il conclu
Belly-Dave Bélizaire