Au moins six personnes ont été blessées par balles dans de violentes manifestations d'opposition lundi à Haïti, selon la responsable d'une association de promotion de la démocratie.
Au moins six manifestants de l'opposition ont été blessés par balles par la police au Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, a déclaré à l'AFP Kettly Julien, responsable de l'Institut mobile d'éducation démocratique. Plus tôt dans la journée, des journalistes avaient également évoqué un autre manifestant blessé par balles, toujours au Cap-Haïtien.
Des manifestations de protestation contre le président haïtien étaient organisées lundi dans plusieurs villes. Outre la démission de M. Martelly, les manifestants réclament de meilleures conditions de vie. Face à eux, la police et les troupes de la mission de l'ONU en Haïti (Minustah) avaient été déployées en nombre.
La police a notamment fait usage de gaz lacrymogène lundi à Port-au-Prince et dans la deuxième ville du pays pendant des heurts avec des manifestants. Les forces de l'ordre ont également dû empêcher des groupes de partisans du président de s'en prendre aux opposants, notamment à Pétion-Ville, une commune proche de Port-au-Prince considérée comme le fief de Michel Martelly.
A Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, des journalistes locaux ont affirmé à l'AFP avoir été frappés par les forces de l'ordre, en marge d'un rassemblement de l'opposition que la police a tenté de disperser à l'aide de gaz lacrymogène.
Dans la matinée, des heurts ont éclaté entre des étudiants hostiles au chef de l'Etat et la police nationale haïtienne dans le centre de Port-au-Prince. Les agents ont fait usage de gaz lacrymogène.
En déplacement au Cap-Haïtien, où il commémorait une date historique de la guerre d'indépendance d'Haïti, Michel Martelly a lancé un appel au calme: "C'est dans le dialogue et la tolérance que nous sortirons Haïti du sous-développement, de l'ignorance et de la misère".
Ces dernières semaines, les rassemblements anti-gouvernementaux se sont multipliés et ont donné lieu à des heurts avec les partisans du chef de l'Etat, en poste depuis mai 2011.
Au début du mois, un cortège de l'opposition avait ainsi essuyé des jets de pierres et des tirs de la part de supporteurs présumés de M. Martelly, faisant au moins trois blessés par balles.