P-au-P, 30 déc. 2019 [AlterPresse] --- La situation socio-politique et économique a été catastrophique pour la république d’Haïti, au cours de l’année 2019, considèrent plusieurs organisations et personnalités, interrogées par l’agence en ligne AlterPresse.
« Aucun budget n’a été voté au parlement. Les élections législatives n’ont pas pu être organisées. L’année 2020 va débuter dans une situation de troubles », déplore le directeur exécutif de l’Initiative de la société civile (Isc), Rosny Desroches, aux yeux de qui l’année 2019 a été catastrophique sur le plan politique.
L’Isc appelle les protagonistes politiques à mettre de l’eau dans leur vin et à chercher, ensemble, une solution politique à la crise.
A partir de négociations politiques, le pouvoir en place tente, par tous les moyens, de rallier certains secteurs politiques, en vue de parvenir à une entente, avec eux, et à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
L’opposition continue d’exiger un départ sans conditions du président Jovenel Moïse qui serait responsable, selon elle, de la détérioration des conditions de vie de la population.
Des mouvements populaires contre Jovenel Moïse ont globalement paralysé les activités durant trois mois (de septembre à novembre 2019), sans obtenir sa démission.
Les troubles politiques ont eu un grand impact sur l’année judiciaire 2019, regrette, pour sa part, le président de l’Association professionnelle des magistrats (Apm), Me Wando Saint-Villier, interrogé par AlterPresse.
Le dysfonctionnement des tribunaux a entraîné une augmentation de la détention préventive prolongée en Haiti, signale l’Apm.
Sur le plan économique, il y a eu une énorme perte durant l’année 2019, évoque, de son côté, l’économiste Enomy Germain.
« Le pays a eu une croissance négative, estimée à moins d’un pour cent. La gourde a perdu environ 30 pour cent de sa valeur », relève l’économiste Germain.
Les troubles politiques ont également envoyé un mauvais signal aux touristes ou à d’autres gens comme d’éventuels investisseurs, qui voudraient se rendre sur le terrain.
Cependant la situation politique pourrait devenir pire pendant l’année 2020, à cause d’une absence de dispositions pour booster l’économie haïtienne, met en garde la Commission épiscopale Justice et Paix (Ce-Jilap) de l’église catholique romaine.
467 cas de morts violentes ont été enregistrés, de janvier jusqu’au 20 décembre 2019, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, rappelle Ce-Jilap.