P-au-P, 18 juil. 2019 [AlterPresse] --- Peu d’efforts ont été accomplis « pour traduire les auteurs des faits en justice et recouvrer les fonds détournés », dans le cadre du programme PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti, après la publication de deux rapports d’audit de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca).
C’est ce qui ressort d’un rapport du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais António Manuel de Oliveira Guterres, adressé au Conseil de sécurité de l’Onu et rendu public le mercredi 17 juillet 2019.
Le débat sur la corruption et la réforme « n’a pas débouché sur des mesures concrètes », lit-on dans le document, que s’est procuré l’agence en ligne AlterPresse.
Dans ce rapport de Guterres, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) est encouragé « à veiller à ce que les magistrats, placés sous son autorité, jouissent de l’indépendance nécessaire, pour mener à bien les procédures judiciaires requises ».
Le secrétaire général des Nations unies demande au président Jovenel Moise « d’ouvrir un dialogue, en vue de régler, durablement et de manière structurelle, la question de l’application du principe de responsabilité ».
Dans deux rapports d’audit, publiés, respectivement, les 31 janvier et 31 mai 2019, la Cscca a pointé du doigt de hauts fonctionnaires de l’État, dont des proches de l’actuel président, dans la dilapidation de plusieurs milliards de dollars américains du programme PetroCaribe.
Deux anciens premiers ministres et trois anciens ministres, cités dans les rapports d’audit de la Cscca, ont été convoqués, pour une prochaine audition, par le juge Ramoncite Accimé, en charge du dossier PetroCaribe.
Une quinzaine de citoyennes et citoyens, constitués en partie civile, ont invité le juge Accimé, soupçonné de « position intéressée en faveur du régime tèt kale », à se déporter du dossier, à travers un acte qui lui a été signifié, début juillet 2019, mettant en cause sa passivité, depuis environ 1 an et demi, dans l’instruction du dossier PetroCaribe.
A travers son entreprise, dénommée « Agritrans », bénéficiaire d’une partie de fonds PetroCaribe, le président Jovenel Moïse est soupçonné d’avoir utilisé « des stratagèmes de détournement de fonds publics », dans le cadre de travaux publics entrepris dans le Nord d’Haïti, dans le second rapport d’audit de la Cscca.