P-au-P, 5 mars 2018 [AlterPresse] --- La « New England Human Rights Organization (Nehro) » sollicite de l’Organisation des Nations Unies (Onu) la création d’une mission technique en appui à la lutte contre la corruption en Haïti, dans une correspondance adressée le jeudi 1er mars 2018, au secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres.
Cette mission composée de juristes et enquêteurs francophones devrait être créée sur le modèle de la mission onusienne du Guatemala, vu l’importance que revêt la lutte contre la corruption pour la sécurité et le bien-être des peuples.
Elle sera également chargée d’aider les magistrats haïtiens à enquêter sur la dilapidation des fonds PetroCaribe, ainsi que du Fonds national de l’éducation (Fne), composé en grande partie des prélèvements (taxes) collectés sur les Haïtiens de la diaspora ainsi que sur les fonds gérés par la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (Cirh) créée après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010, entre autres.
La Cirh a été présidée à l’époque par l’ex-président américain Bill Clinton et l’ancien premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive.
« La lutte contre la corruption en Haïti et la poursuite des corrupteurs et corrompus impliqués dans la dilapidation des fonds PetroCaribe, nécessitent un support continu concernant le traitement technique des dossiers et la protection des magistrats et autres acteurs judiciaires concernés », soutient la Nehro.
Elle estime que la récente position de la représentante spéciale de la Mission des Nations Unies pour la justice en Haïti (Minujusth), Susan D. Page, marque une rupture avec des comportements partisans de la part des missions onusiennes en Haïti, de 1993 à nos jours.
Ces déclarations de la Minujusth, selon NEHRO, sont conformes à la résolution 2350 du Conseil de sécurité, adoptée le 13 avril 2017, et la Convention des Nations Unies contre la corruption, adoptée le 31 octobre 2003 et ratifiée par Haïti le 15 mai 2007.
Dans un communiqué en date du 25 février 2018, la Minujusth salue la nomination de juges pour instruire le dossier de dilapidation des fonds PetroCaribe, dans lequel sont soupçonnés d’implication plusieurs anciens hauts fonctionnaires d’Etat.
Cette déclaration a été qualifiée d’ingérence politique par les autorités haïtiennes qui ont rappelé leur ambassadeur auprès de l’Onu.