( Dr Michel Chancy)
De 2010 à 2015 en Haïti, la production intensive des œufs a quintuplé en passant d'un troupeau de 50,000 pondeuses à un troupeau de 250,000 et donc d'une production d'environ 1 million à plus de 6 millions d'œufs par mois. La production haïtienne offre une qualité de produits très avantageuse. Les producteurs arrivent à compétitionner les œufs importés qui sont dans la majorité des cas le résultat de dumping et de contrebande.
Le Gouvernement a commandité une étude qui démontre que le pays sous le leadership du MARNDR peut continuer cette expansion de la production pour le bénéfice de la population à la condition de résoudre certaines contraintes.
La première des contraintes est reliée au respect des normes commerciales établies au niveau de la frontière Haïti-Dominicaine. Tant que les œufs importés ne seront pas déclarés aux organismes de l'État haïtien, il y aura des problèmes pour réaliser des investissements en Haïti.
La seconde contrainte concerne les aspects économiques de certains maillons de la filière à savoir plus particulièrement la production de reproducteurs afin d'approvisionner le marché en œufs fertiles nécessaires dans la production des poussins, la production de moulée pour les poules pondeuses à partir de maïs-grain et tourteaux produits localement et une plus grande efficacité du système de commercialisation.
La troisième contrainte se réfère aux besoins de crédit pour réaliser les investissements nécessaires dans les différents maillons de la chaine.
En plus, pour lever toutes ces contraintes il est nécessaire que les agro-entrepreneurs de la filière bénéficient de conseils techniques et financiers.
Ces contraintes seront mieux résolues si tous les partenaires de la filière arrivent à coordonner leurs actions.
Il est possible d'envisager une augmentation substantielle de la production d'œufs pour atteindre 80% d'auto-approvisionnement du marché domestique.