Etudes classiques à l’Institution Saint-Louis de Gonzague, dirigée par les Frères de l’instruction chrétienne (Fic), puis des études supérieures à Paris, où il obtient un doctorat en Philosophie.
En Haïti, il a mené une double et importante carrière administrative et universitaire.
Exilé en 1963 en France, aux Etats-Unis d’Amérique et au Venezuela sous la dictature de François Duvalier (22 septembre 1957 - 21 avril 1971), il a été maître de conférences à l’Université Paris VIII (Vincennes) et maître de recherches associé au Centre d’études des relations internationales.
En 1970, il a épousé à Paris, en secondes noces, Myrlande Hyppolite - constitutionnaliste, ancienne étudiante de l’Ecole normale supérieure (Ens) et docteure en sciences politiques - qui sera la première femme à faire partie du Sénat de la république (en 1988).
Leslie Manigat a été le fondateur et premier directeur, en 1958, de l’Ecole des hautes études internationales de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh), devenue plus tard Inaghei.
En 1971, il est professeur à l’Université Paris VIII (Vincennes), à Paris I (Panthéon-Sorbonne) en 1988 et à l’Institut des Hautes études internationales de Genève en Suisse, la même année.
Il fut ensuite appelé à enseigner dans plusieurs autres universités, dont la Johns Hopkins University à Baltimore, aux États-Unis d’Amérique, l’Institut d’Études Politiques à Paris, West Indies Universities à Trinidad, Yale University (pour une brève période) et à l’Université de Caracas au Venezuela (aujourd’hui Universidad Central de Venezuela).
Carrière politique de Leslie Manigat
La carrière politique de Leslie Manigat a commencé au cours des années 1950.
Il a d’abord monnayé ses services au ministère des Affaires étrangères. En 1957, partageant l’idéologie de François Duvalier, il a appuyé sa candidature. Une relation qui ne tardera pas à tourner au vinaigre, au point qu’il sera l’objet de persécutions politiques. Il a été emprisonné pendant deux mois, en 1963.
Aussitôt relâché, il gagne l’exil et s’établit aux États-Unis d’Amérique, en France et au Venezuela.
C’est durant ces années d’exil qu’il a l’opportunité de fonder, en 1979, le Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), parti politique qu’il allait diriger pendant 25 ans.
A la chute de Jean-Claude Duvalier, le 7 février 1986, il rentre au pays et se porte candidat à la présidentielle avortée du 29 novembre 1987, sous la bannière de son parti.
Au scrutin du 17 janvier 1988, boycotté par les principaux partis politiques [1], à la suite du massacre électoral du 29 novembre 1987, Leslie François Manigat devient président, issu d’un scrutin controversé.
Du 7 février au 19 juin 1988, il dirige Haïti avant d’être renversé par le lieutenant-général Henry Namphy.
A la présidentielle du 16 décembre 1990, le conseil électoral provisoire de l’époque rejette la candidature de Leslie Manigat sur la base qu’il a été président en 1988.
En février 2006, après son échec à la présidentielle, gagnée dans des conditions particulières par son rival René Garcia Préval, Leslie Manigat se retire de la politique active et cède le leadership du Rdnp à sa femme Myrlande Hyppolite Manigat.
Entre-temps, sous l’administration du président Boniface Alexandre et du premier ministre Gérard Latortue, il a présidé, d’août 2004 à janvier 2005, la commission de célébration du bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti (proclamée le 1er janvier 1804). Claude Moïse, Georges Corvington, Fritz Daguillard, Michèle Duvivier Pierre-Louis, Suzy Castor, Victor Benoît, Michel Philippe-Lerebours et Michel Hector faisaient partie de cette commission, avec Leslie Manigat. (Alter Presse)