Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) a appris avec consternation, le décès d’au moins 17 migrants haïtiens noyés au large des Îes Turcs & Caicos suite au naufrage de l’embarcation où ils se trouvaient.


Le voilier qui transportait environ 50 personnes a chaviré alors qu’il était escorté par les autorités vers la côte des Îles Turks-et-Caicos, lit-on dans une dépêche de l’Associated Press.
Environ deux heures plus tôt, le matin de Noël, la branche marine de la police de ce territoire britannique avait intercepté l’embarcation soupçonnée de transporter des migrants irréguliers et avait entrepris de l’escorter vers la côte, a expliqué Neil Smith, un porte-parole du gouvernement local.
La cause de l’incident n’a pas été déterminée dans l’immédiat. Cependant, des survivants ont déclaré que plusieurs passagers avaient tenté de sauter à l’eau pour atteindre la terre ferme alors qu’ils s’approchaient de l’île de Providenciales. Le déséquilibre a probablement provoqué le chavirement, selon la même source.
32 personnes dont un garçon de 12 ans ont été secourues. La garde côte américaine poursuit des recherches en vue de trouver d’autres corps.
Les survivants qui devraient être rapatriés dans les prochains jours, sont pour la plupart originaires de Port-au-Prince et de Cap-Haïtien. Ils ont été placés en détention dans un centre de Providenciales. Ils ont déclaré avoir payé entre 500 $ et 1000 $ en espérant rejoindre Miami, les Bahamas ou les Turks & Caïcos.
Il ne s’agit pas de la première tragédie de ce genre survenue sur la côte des Iles Turcs & Caïcos lors d’une opération de remorquage. En mai 2007, une embarcation qui transportait plus de deux cents Haïtiens avait fait naufrage au large de cette île britannique. Plus d’une soixantaine de passagers avaient péri, la plupart d’entre eux avaient été mangés par des requins . Selon les témoignages concordants de tous les rescapés interrogés, les gardes-côtes locaux avaient fait preuve de cynisme en provoquant l’accident du bateau haïtien qu’ils avaient déjà remorqué et en mettant du temps à secourir les naufragés en détresse.
Le GARR exhorte les autorités haïtiennes à mettre au centre de leurs préoccupations le bien-être de la population, de rompre avec l’exclusion et de faire l’effort nécessaire pour offrir aux citoyennes et citoyens le goût de rester dans leur propre territoire sans être obligés de risquer leur vie dans des voyages irréguliers.