GAZETTE-HAITI
- Le coup d'envoi de la rencontre entre les acteurs haïtiens à la Jamaïque sur la crise haïtienne a été donné ce dimanche 11 juin 2023. Dans son discours de circonstance, le Premier Ministre Ariel Henry a d'entrée de jeu fait comprendre à ses interlocuteurs qu'il n'était pas venu à la Jamaïque pour signer un nouvel accord. Il a dénoncé subtilement l’équipe de Montana d’avoir voulu « accéder au pouvoir sans passer par les élections ».

Ça y est ! La rencontre de trois jours entre acteurs haïtiens à la Jamaïque a été lancée au ministère des affaires étrangères de la Jamaïque. Dans son intervention, la secrétaire générale de la CARICOM, Dr Carla Barnett, a exprimé sa satisfaction pour la tenue de la rencontre. "Cette réunion permettra le dialogue nécessaire pour élaborer une feuille de route vers une solution dirigée par les Haïtiens », a déclaré Dr. Carla Barnett faisant l’apologie du pays le plus peuplé et le premier pays à être indépendant de la région.
« Nous remercions les partis qui ont choisi de prendre part à cette rencontre », poursuit la secrétaire générale qui espère que celle-ci participera au dégel de la crise.
Le Premier ministre de la Jamaïque Andrew Holness, dans son intervention, a déclaré que la Jamaïque est "honorée" d'accueillir les pourparlers haïtiens "à un moment où le dialogue, au plus haut niveau possible, est nécessaire et essentiel pour parvenir à un consensus". « Nous reconnaissons l'importance de tout mettre en œuvre pour trouver des solutions », a-t-il déclaré.
M. Holness qui salue le lien existant entre Haïti et la Jamaïque, espère que les acteurs seront à la hauteur de cette tâche ô combien importante pour l’avenir du pays. « La Jamaïque... soutient le processus de dialogue inclusif et ouvert et les efforts pour trouver des solutions aux défis actuels d'Haïti », affirme-t-il.
Cette rencontre de trois jours implique des représentants de divers groupes en Haïti. Il est facilité par le groupe de personnalités éminentes de la CARICOM - Bruce Golding (Jamaïque), Perry Christie (Bahamas) et le Dr Kenny Anthony (Sainte-Lucie) - tous d'anciens premiers ministres.
L'ancien Premier ministre de la Jamaïque, Bruce Golding, s'exprimant au nom du groupe, a déclaré qu'il espère que les parties prenantes haïtiennes verront la Jamaïque comme un "espace confortable dans lequel lutter" avec les défis auxquels leur société est confrontée.
Dans son discours circonstanciel, le Premier Ministre Ariel Henry a exprimé sa gratitude envers le Premier ministre de la Jamaïque pour son intérêt envers la situation haïtienne mais aussi pour Philip Davies, président de la Caricom pour avoir mis la crise haïtienne au centre des préoccupations.
Le docteur Ariel Henry, dès le début de son discours, a loué aussi les actions posées par son gouvernement en vue d’un dégel de la crise.
« Depuis mon arrivée au pouvoir, j’ai pris l'engagement d’aller à la rencontre de tous les secteurs de la vie nationale et d’établir un dialogue pour trouver, dans la concertation, les voies et moyens, en vue de remettre la démocratie sur les rails et en créant des conditions pour que le peuple haïtien puisse choisir ses dirigeant », a dit Ariel Henry, mentionnant les deux accords qu’il a paraphés avec des secteurs de la vie nationale ; des accords dont il a vanté les mérites avec la création du Haut Conseil de Transition.
S’il juge que des efforts conséquents ont été consentis par son gouvernement, Ariel Henry estime que cette rencontre à la Caricom n’est pas pour négocier un nouvel accord. « Nous ne sommes pas venus ici pour recevoir des diktats de quiconque. Nous ne sommes pas venus ici pour négocier un nouvel accord de plus. Nous sommes là pour nous entendre entre compatriotes qui ont à cœur l’intérêt national, sur les prochaines étapes dans la marche vers la reconstruction de notre démocratie. Nous sommes entre nous, et avec nos frères de la CARICOM, nous pouvons sereinement nous dire certaines vérités en face, sans nous fâcher pour autant », poursuit Ariel Henry