15 Déc. 2014 - Haïti : les allégations d'usage excessif de la force lors de manifestations doivent faire l’objet d’une enquête approfondie


La Police Nationale d’Haïti et la force onusienne de maintien de la paix doivent éviter l’utilisation inutile et excessive de la force lors de patrouilles et la dispersion des manifestants, ainsi que mener des enquêtes approfondies sur toutes les allégations de violations des droits humains lors des manifestations, a déclaré Amnesty International après que des incidents ont été signalés en Haïti le 12 et 13 décembre.
Selon les médias, deux personnes ont été blessées par armes à feu lors d'une manifestation dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, le 12 décembre et une autre personne serait morte par balle le lendemain dans une autre manifestation. Bien que les circonstances des incidents soient encore à clarifier, différentes sources indiquent que dans les deux cas, la police aurait utilisé des balles réelles contre les manifestants.
Les médias haïtiens ont également publié une vidéo montrant un casque bleu de l’ONU tirant à plusieurs reprises sur des manifestants en réponse à des jets des pierres sur les troupes onusiennes. La mission de maintien de la paix des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) a rapidement publié un communiqué reconnaissant les allégations d'usage excessif de la force et informant qu'une enquête avait été immédiatement ouverte « pour établir les faits ».
« La situation politique en Haïti est de plus en plus tendue. Il est impératif que la Police Nationale haïtienne et la MINUSTAH soient en mesure de faire face à la situation de manière à assurer la protection des droits humains. Les gens doivent pouvoir exercer leur droit à la liberté d'expression et de réunion de façon pacifique, sans crainte de se faire tirer dessus », a déclaré Chiara Liguori, chercheuse sur les Caraïbes à Amnesty International.
« Dans un tel contexte, il est crucial que la MINUSTAH remplisse son mandat de maintien de la paix, qui est de contribuer à la sécurité en Haïti, dans le strict respect et la protection des droits humains. »