En attendant le jour des élections, Dimanche 20 Mars, les deux candidats mettent la dernière main à leur campagne. Madame Mirlande Manigat a été placée FACE A LA NATION, mercredi 16 Mars , ne volant pas rater l’occasion de faire connaître un peu plus son programme et de permettre aux auditeurs de la connaître davantage. Tandis que Michel Martelly annonce un grand concert au Champs de Mars pour jeudi âpres midi 4 heures. Toutes une pléiade ont déjà fait connaître leur participation : black Alex, Wyclef et d’autres encore . Entre temps aussi la tension monte d’un cran. Les correspondants du département du centre ont fait savoir qu’il leur était difficile de faire leur travail, car chacun des groupes en présence s’attendant à ce que ils appuient leur candidat respectif. Ce n’est pas facile la tâche de journaliste dans cette atmosphère, surtout que parfois, comme au Cap ou à Mirebalais, les cortèges de Madame Manigat ont été salués de jets de pierre. Cette intolérance est vraiment regrettable . Les candidats arriveront-ils à calmer leurs partisans trop zélés ? On le souhaite vivement.
Toutes sortes de préparatifs sont en train d’être pris par ses partisans pour faire de ce retour une véritable Fête. Des banderoles sont placées à Tabarre où se trouve la demeure d’Aristide qui depuis plusieurs jours est en train d’être remise à neuf pour l’arrivée du couple et de leurs deux filles. Une conférence de presse est prévue au salon diplomatique à l’arrivée des voyageurs. L’exil de Jean Bertrand Aristide aura duré sept ans. Forcé de quitter le pays le 29 février 2004, il al été amené d’abord en république Centre Africaine, puis à la Jamaïque, avant d’arriver en Afrique du Sud où il aura passé la majeure partie de son temps d’exil, sur l’invitation du président d’alors du pays, Mr Tabo M’beki. Jean Bertrand Aristide aura profité de os séjour en terre d’exil pour apprendre l’une des langues d’Afrique du Sud et faire un doctorat en langue africaine.
Jean Bertrand Aristide a quitté le sol sud africain le jeudi 17 Mars 2011, vers les 4 heures, heure d’Afrique du Sud . L’avion est arrivé un peu avant 9h30 à Port-au-Prince.
Un important corps de presse attendait la descente d’avion. L’ex-président a voyage à bord d’un jet privé A bord, il y avait Jean Bertrand Aristide, son épouse Mildred Trouillot Aristide, leurs deux filles Christine et Michaël, l’acteur Dany Glover, l’avocat Ira Kurzban l’écrivain historien Claude Ribb et plusieurs personnalités d’Afrique du Sud. On remarquait aussi dans cette délégation plusieurs membres du black Caucus dont la congresswoman Maxine Walters. Conduit tout de suite au Salon diplomatique, Jean Bertrand Aristide s’est adressé au peuple haïtien. Son message aura duré environ 15 minutes. Il s’est adressé à la foule en Français, Créole, Anglais, Espagnol et Zulu ( on sait que Jean Bertrand Aristide a fait un doctoral en langues africaines durant son temps d’exil qui aura duré sept ans !). On n’a pas été sans remarquer que pas un mot n’a été prononcé par l’ancien président concernant les prochaines élections, celles du dimanche 20 Mars. Plusieurs milliers de partisans de Jean Bertrand Aristide se sont portés à l’aéroport, c’est comme si les gens n’y ont pas cru tout de suite et qu’il leur a fallut un petit temps pour réaliser que leur Titide était là effectivement sur la terre d’Haïti.
Cette foule empêchait par sa seule présence à la voiture de sortir de l’enceinte de l’aéroport. La seule possibilité adoptée est que la foule qui refusait de s’écarter pour laisser la voiture partir accompagne la voiture. Donc on a vu s’engager la voiture entourée de la foule se diriger vers Tabarre, où se trouve la résidence de Jean Bertrand Aristide.
L’avion , un jet privé du gouvernement d’Afrique du Sud, transportant l’ex président Aristide en Haïti s’est posé vers 9h20 à l’aéroport Toussaint Louverture. A bord, l’ex président , son épouse Mildred, leurs deux filles Christine et Michaëlle , la chanteuse Farah Juste, plusieurs dignitaires sud africains et des amis personnels de Jean Bertrand Aristide, comme Me Ira Kurzban, son avocat et le comédien Dany Glover.
Jean Bertrand Aristide a été accueilli au pied de la passerelle par une groupe d’une douzaine de personnes ainsi qu’un impressionnant corps de presse et conduit directement au salon diplomatique où l’ont suivi les journalistes tant internationaux que nationaux. Mais tout autour de l’espace de l’aéroport une foule immense qui dansait, chantait, prenait loa.. . et manifestait par ses éclats de rire son contentement devant ce retour que l’on n’en finissait plus d’espérer.
Au salon diplomatique, il n’y a pas eu de conférence de presse, l’espace disponible étant trop exigu . Mais Jean Bertrand Aristide a prononcé son message à la nation . Pendant plus de quinze minutes, l’ex président a dit sa joie d’être de retour. Il a parlé de ses battements de cœur, du bouquet de roses rouges qu’il tend au peuple haïtien. Il a aussi parlé de ces maisons, ces maisons qu’il aurait aimé transporter avec lui pour loger tous ceux qui sont toujours sous les tentes. Pas un mot concernant les élections, ni les deux candidats en présence. Mais le public de fanatiques a retrouvé son Titide et ses expressions bien à lui et son engouement pour les langues. Tour à tour il s’est exprimé en français en créole en anglais, en espagnol et en zulu. Son ainée Christine avait souvent l’air très amusé et parfois, on la voyait lire à voix basse avec son père le discours s’étalant devant lui. Mais c’est après le discours que la situation s’est compliquée. En effet, pas moyen pour la voiture où avait pris place le couple et leurs amis de se mettre en route. La foule l’entourait de manière très serrée et il a fallut se résigner et la mettre en route au pas de marche avec la foule entourant le véhicule, les gardes du corps accrochés à la voiture, comme pour donner une ultime protection à ceux se trouvant à l’intérieur. Le trajet a sans doute été très long de l’aéroport à la Villa de Tabarre, mais la foule en avait décidé ainsi. Beaucoup de gens se trouvaient réunis à Tabarre, attendant l’arrivée du cortège. Entretemps, plusieurs fanatiques avaient réussi à escalader les murs d’enceinte et pénétrer à l’intérieur de la demeure. Le toit était déjà occupé par ces fanatiques, les divers balcons aussi . La construction a bien résisté à ces assauts, mais le service de sécurité a sans doute eu très chaud. Depuis vendredi midi, on n’a plus entendu parler de l’illustre voyageur. Sans doute a t-il reçu ses amis intimes. Mais rien n’a filtré à ce sujet.
Il faut dire que elles sont carrément passées au second plan. Ces élections auront lieu le dimanche 20 Mars et le CEP s’est déclaré fin prêt. Depuis vendredi 17 mars, minuit, la campagne électorale a pris fin et les radios ont cessé la diffusion des spots publicitaires pour l’un ou l’autre des deux candidats. Seuls les messages informatifs du CEP continuaient à être diffusés. Samedi 18 mars a cessé dès 4 heures de l’après midi la vente de toute boisson alcoolisée. Les observateurs étrangers, les mandataires de partis politiques se préparaient à prendre place dans les divers bureaux de vote, dès les premières heures de la matinée du 20 mars.
Qui sera le prochain président de la République d’Haïti ? L’enjeu est grand et les partisans de chacun des deux candidats promettent de tout chambouler si leur candidat n’est élu, N’importe quoi peut donc arriver. La Minustah ainsi que les diverses ambassades ont demandé à leurs membres et leurs ressortissants de ne pas sortir pendant cette journée du 20 mars et de faire d’amples provisions pour le cas où !
Il faut espérer que les choses se passeront bien, mais les suppositions vont bon train. Le peuple se présentera t-il aux bureaux de vote ? Et l’impact du retour de Jean Bertrand Aristide quel est-il ? On s’interroge. Les élections qui pendant toute la journée du vendredi 17 mars avaient été éclipsées par le retour de l’ancien président sont de nouveau passées au premier plan.