Le tribunal correctionnel de la juridiction de Port-au-Prince a ordonné, mardi (2 juillet), au président de la République de prendre une ordonnance pour faciliter la comparution au tribunal de certains hauts fonctionnaires de l’État, à titre de témoins, selon l’agence Haïti Press Network. Les fonctionnaires visés par cette mesure sont, entre autres, Laurent Salvador Lamothe, Premier ministre et également ministre de la Planification; Wilson Laleau, ministre de l’Économie, et ministre a.i du Commerce ; Florence Duperval Guillaume, ministre de la Santé ; Jacques Thomas, ministre de l’Agriculture ; Magalie Racine, ministre des Sports; et Charles Castel, gouverneur de la Banque centrale. Ces derniers doivent répondre aux questions de la justice – comme témoins – dans l’affaire judiciaire opposant le ministère public à la famille présidentielle Sophia St-Rémy Martelly et son fils Olivier Martelly, prévenus d’usurpation de fonction au préjudice de Enold Florestal. En fait, après environ trois heures de débats [contradictoires] entre les deux parties, le juge siégeant, Jean Serge Joseph, a rendu un jugement avant-dire droit ordonnant au ministère public de prendre les mesures que de droit pour permettre la comparution [physique] des témoins : des ministres et des directeurs généraux concernés du gouvernement. Le magistrat Jean Serge Joseph s’est référé à l’article 400 du code d’instruction criminel (CIC) pour prendre cette décision, car, a-t-il précisé, « les témoins sont les yeux et les oreilles de la justice ». La décision du juge Jean Serge Joseph va dans le même sens de la demande de la partie civile, qui avait souhaité que le garde des sceaux de la République soit ordonné à prendre des dispositions pour que le président puisse autoriser la comparution des membres du gouvernement au tribunal, à titre de témoins. Les avocats Michel André et Newton Louis St-Juste ont salué l’ordonnance du magistrat Jean Serge Joseph, qu’ils considèrent comme une avancée pour l’appareil judiciaire. Ils avaient dénoncé la première dame Sophia St-Rémy Martelly et son fils Olivier Martelly, conseiller de son père président, pour leur implication [présumée] dans des cas de corruption et d’usurpation de fonction.
Dans le cadre de la modernisation du système de paiement, la Banque de la République d’Haïti (BRH) a mis en place un système de compensation électronique qui permet depuis le 1er juillet 2013, la compensation en deux jours sur tout le territoire national, toutes les fois que les chèques respectent les nouvelles normes de standardisation (chèques standardisés). Les chèques qui ne respectent pas les nouvelles normes de standardisation (chèques non-standardisés) continueront à être compensés selon les délais antérieurs, savoir cinq jours pour Port-au-Prince et dix jours pour les provinces. Cependant, ces derniers ne seront pas admis à la compensation à partir du 1er septembre 2013. A compter de cette date, ces chèques devront être négociés à la banque tirée. Par conséquent, la BRH encourage fortement le public à réclamer au plus vite les nouveaux chéquiers standardisés à leur succursale de banque afin qu’ils puissent jouir pleinement de tous les bénéfices du nouveau système de compensation. La BRH s’engage à poursuivre l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience accrues du système de paiement.
Après trois ans de collaboration entre l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la restauration du tribunal de première instance de Jacmel est terminée. L’occasion pour le projet Etat de droit du PNUD, malgré son retrait de la juridiction de Jacmel à la fin de l’année 2012, de fournir des équipements mobiliers nécessaires au bon fonctionnement de la juridiction et à la réalisation, dans de meilleures conditions, de la tenue des Assises criminelles qui débuteront le 8 juillet prochain. Greffiers, parquetiers, huissiers, secrétaires, juges d’instruction, messagers, le Doyen lui-même ! A Jacmel, tous ces travailleurs de la justice ont longtemps du « s’entasser » dans une tente pour pouvoir exercer leur travail en attendant de pouvoir réintégrer les locaux du tribunal. Suite au séisme de 2010, ce bâtiment datant de 1908 et de grande valeur architecturale avait été particulièrement endommagé. Il s’en est fallu de peu pour qu’il soit définitivement démoli par la suite. « La première fois que j’ai constaté les dégâts, j’ai pensé qu’il faudrait raser le bâtiment » explique Jean-Marie Dutreuil, l’ingénieur qui a coordonné les travaux trois ans durant pour le (PNUD). Le PNUD a notamment assuré le financement de la restauration à hauteur de 350 000 dollars américains. « Grâce à l’expertise de l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National, nous avons pu colmater les brèches et redonner ses lettres de noblesse à cet immeuble classé au patrimoine historique d’Haïti » se réjouit J-M Dutreuil. Aujourd’hui, trois ans après le début des travaux, les employés du tribunal ont retrouvé des conditions de travail décentes. « Restaurer plus de 100 ans d’histoire n’a pas été une mince affaire et cela explique beaucoup le retard accumulé. La première étape a concerné la maçonnerie et la toiture. Nous avons ensuite renforcé le bâtiment selon les normes parasismiques en vigueur et enfin, nous avons récupéré les briques pour redonner au bâtiment son cachet d’origine », explique l’architecte Johel Alexandre qui a dirigé les travaux pour l’entreprise haïtienne ENAMEX, elle-même contractée par le PNUD. « Au niveau de la justice, la réhabilitation du tribunal a permis de décongestionner la prison de Jacmel ou trop de détenus attendent leur jugement. Nous avons désormais un service d’archives opérationnel. Nous venons également de recevoir du matériel de bureau et des bancs pour la nouvelle salle d’audience par le PNUD. Cet appui est très apprécié. Quant au bâtiment, laissez-moi vous dire qu’il s’agit désormais du plus beau tribunal de toute la République ! » s’est exclamé le Doyen du tribunal Robert Cadet.
Un nommé Sherlson Sanon aurait révélé l’existence d’un puissant gang spécialisé dans le trafic de la drogue, l’enlèvement, le kidnaping et l’assassinat dans le Sud-Est. L’ancien sénateur Joseph Lambert, le sénateur proche du pouvoir, Edo Zenny, le commissaire du gouvernement de la Croix-des-Bouquets, Leny Thelisma, Joël et Jacky Khawly seraient de grandes figures de la bande. Par peur d’être assassiné à tout moment, Sherlson Sanon est allé témoigner au Rnddh, le 23 avril 2013. Le notaire Jean Beaubrun L. Rony a authentifié sa signature. Joseph Lambert « a passé aux autres membres du gang KAKOS des instructions claires et précises pour que je sois exécuté. Je m’attends donc à mourir à n’importe quel moment », lit-on dans une copie de son témoignage. Arrêté le 1er juillet 2013 sur ordre du juge d’instruction Maximin Pierre, Sherlson Sanon, 25 ans, est actuellement écroué à la prison civile de Port-au-Prince. Il a été entendu au cabinet d’instruction le 3 juillet 2013 en présence de ses avocats Mario Beauvoir et Alex Joseph. L’avocat de Sanon, Mario Beauvoir, a fait part à AlterPresse de ses préoccupations quant à la protection de la vie de son client. « Nous sommes au courant qu’on cherche à l’assassiner dans sa cellule même. Aussi nous demandons aux autorités judiciaires de tout mettre en œuvre pour protéger notre client », indique Me Mario Beauvoir. Se basant sur le secret de l’instruction et du sens de l’éthique de l’avocat, Me Beauvoir ne veut pas donner de détails sur les nouvelles révélations faites par le nommé Sherlson Sanon le 3 juillet au cabinet du juge Maximin Pierre. Des sources journalistiques dignes de confiance dans le Sud-Est ont confirmé l’existence de la base Kakos et affirment que Sherlson Sanon serait originaire de Peredo, une localité de la commune de Marigot. Le gang Kakos semble être lié à celui de Clifford Brandt. Edner Come, membre de Kakos et connu encore sous le nom de Jackson Traveuno, est actuellement recherché par la police dans le cadre de l’enquête judiciaire relative au démantèlement du gang dirigé par Clifford Brandt. Messieurs Lambert et Zenny dénoncent « une machination politique » et disent ne connaître aucunement Sanon. Contacté à ce sujet à plusieurs reprises par AlterPresse, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Lucmane Delille, a laissé entendre qu’il ne pouvait donner d’entrevue et qu’il était « au four et au moulin ».
P-au-P, 05 juillet 2013[AlterPresse] --- Le nombre de cas de choléra en Haïti est passé de 3 mille 357 en mai à 4 mille 713 en juin 2013, soit une augmentation considérable de 40% par rapport au mois précédent, signale le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp). Depuis son apparition dans le pays en octobre 2010, la maladie a fait 8 mille 136 morts. Le plus grand nombre de cas est recensé dans les départements de l’Ouest, du Nord, du Sud-Est et de l’Artibonite (nord), indique le bulletin du bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha). Cette recrudescence est due à « l’avènement de la saison des pluies en mai et des difficultés permanentes pour assurer un niveau acceptable des services d’assainissement et de sensibilisation à l’hygiène auprès des populations vulnérables », poursuit-il. La faible présence des structures de santé nationales dans plusieurs communes dont Delmas, Carrefour ou Léogâne demeure une préoccupation. A travers tout le pays, une diminution est observée dans le nombre d’Unités de traitement du choléra (Utc) passant de 71 à 13 entre décembre 2012 et juin 2013. Le nombre de Centres de traitement du choléra (Ctc) est, pour sa part, passé de 20 à 15. Un manque de financement par les partenaires des Organisations non gouvernementales (Ong) serait à l’origine de la fermeture de la grande majorité des Ctc, d’après le bulletin. Entre les 14 et 24 juin, plus de 15 nouveaux cas de choléra ont été enregistrés dans la première section de Marchand Dessalines (Artibonite). De nouvelles augmentations ont été enregistrées dans les communes de Gonaïves, Saint Michel, Verettes et Saint Marc, selon des données épidémiologiques de la Direction sanitaire de l’Artibonite (Dsa), recueillies du 16 au 22 juin. Au cours de la même période, 15 cas et 2 décès ont été répertoriés dans l’Ouest à Belot (Kenscoff). Ces gens seraient contaminés suite à la consommation d’eau provenant de sources non traitées. La mise en route d’actions de sensibilisation et de décontamination des maisons sur les lieux de provenance des cas tardent encore à cause d’un manque d’acteurs de santé, constate Ocha. [emb kft gp apr 05/07/2013 14:10]