P-au-P., 24 avr. 2018 [AlterPresse] --- L’exécutif a procédé, en fin de soirée du 23 avril, à un léger remaniement ministériel, qui a vu le remplacement de 5 ministres sur 18.
Jean-Marie Reynaldo Brunet est nommé ministre de l’intérieur, Jean Roody Aly reçoit le porte-feuille de la justice, Joubert Angrand, celui de l’agriculture, le journaliste Guyler C. Delva devient ministre de la culture et de la communication et Guy André Francois, titulaire des Haïtiens vivant à l’étranger.
Les changements ont été annoncés à la télévision par le premier ministre Jack Guy Lafontant, qui a bouclé en mars dernier sa première année à la tête du gouvernement.
La question de ce remaniement ministériel est dans le débat public depuis plusieurs semaines et a apparemment divisé la majorité gouvernementale au parlement.
Des sénateurs et députés membres ou alliés du Parti haitien tèt kale (Phtk) au pouvoir n’ont pas cessé d’exercer des pressions en faveur de la modification de l’équipe gouvernementale, tandis que d’autres ont défendu l’idée que le remaniement ministériel est du ressort exclusif de l’exécutif.
Peu avant le remaniement ministériel, des dissensions au sein du parti au pouvoir ont éclaté au grand jour, au sujet de la mise en place, le week-end dernier, d’une nouvelle équipe de direction de cette plateforme.
Sur le plan plus général, ces changements interviennent à un moment où les remous se multiplient à propos de la gestion de la chose publique, tandis que l’insatisfaction grandit en ce qui concerne la situation socio économique qui se dégrade.
L’inflation atteint plus de 13% et le déficit budgétaire se situe autour de 14 milliards de gourdes (environ 200 millions USD) pour les six premiers mois de l’exercice fiscal 2017-2018.
Les syndicats notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des industries textiles n’ont cessé de manifester leur mécontentement et d’appeler à des mouvements de protestation.
Le bilan de la première année de l’administration Moïse/Lafontant est très maigre, selon l’opposition politique et des organisations de la société civile, notamment des droits humains.
Les promesses de campagne du président Jovenel Moïse tardent à se matérialiser, des scandales demeurent sans suite et on assiste à une remontée de l’insécurité, avec plusieurs cas d’assassinats et des sorties spectaculaires de gangs armés.