Malgré l’insécurité persistante liée à la présence de gangs violents en Haïti, Washington justifie la fin de ce dispositif par une amélioration des conditions sur place.
Quelque 520 000 Haïtiens se retrouvent expulsables des Etats-Unis après l’annonce par l’administration Trump, de la révocation définitive du « statut de protection temporaire » (TPS) qui leur a été accordé sous le démocrate Joe Biden.
Le TPS, qui protège ses bénéficiaires de l’expulsion et leur donne le droit de travailler, est accordé provisoirement aux immigrés dont la sécurité est menacée dans leur pays en raison de conflits, de catastrophes naturelles ou d’autres conditions « extraordinaires ».
La secrétaire à la sécurité intérieure, Kristi Noem, « est parvenue à la conclusion que, dans l’ensemble, les conditions dans le pays se sont suffisamment améliorées pour que les Haïtiens puissent rentrer chez eux en sécurité », selon un communiqué de ses services. Alors que la diplomatie américaine met paradoxalement en garde ses concitoyens contre tout voyage en Haïti en raison des risques « d’enlèvement, de la criminalité, des troubles civils et du manque de services de santé ».
Mais le président Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés. Son administration a déjà révoqué le TPS pour environ 350 000 ressortissants vénézuéliens et environ 11 000 Afghans.
Pays le plus pauvre des Amériques, gangrené par la violence
Haïti, pays le plus pauvre des Amériques, a été mis à genoux par des gangs violents accusés de meurtres, de viols et d’enlèvements. Sur fond d’instabilité politique chronique, un nombre record de près d’1,3 million de personnes y ont été déplacées par les violences des gangs, a indiqué l’ONU, le 11 juin. Au moins 2 680 personnes ont été tuées dans les violences des gangs en Haïti de janvier à mai, selon les Nations unies.
Le Monde avec AFP