Haïti : le combat pour la guérison dans un pays en souffrance
Radio-Canada est allé à la rencontre d'Haïtiens en attente de traitements médicaux.

Philippe Leblanc 
Publié le 7 novembre 2019
Des milliers d'Haïtiens ont fait la queue sous un soleil de plomb pendant des heures, mercredi, dans l'espoir de voir un médecin américain. Le navire-hôpital USNC Comfort, accosté à la base navale Carrefour en banlieue sud de Port-au-Prince, offre des services médicaux gratuitement jusqu'au 13 novembre. Les conditions de vie se sont lourdement détériorées en Haïti dans les dernières semaines en raison des violentes manifestations.
Il faut dire qu’iI y avait des tentes mais pas en quanité suffisante pour protéger les patients en attente du soleil
Voici quelques Haïtiens rencontrés à Carrefour.
La santé avant la politique
Célienne Leméton est arrivée en file à 2 h du matin, six heures avant que les médecins américains n'ouvrent les portes de la clinique temporaire. Elle est venue avec sa fille de 14 ans, Perpétue, qui a une immense excroissance à la joue droite. Elle a été opérée pour une tumeur en février, mais sa joue a recommencé à enfler depuis. Célienne Leméton n'a pas les 400 $ CA nécessaires pour aller passer les tests d'imagerie médicale dans un laboratoire privé. Elle espère donc que les médecins américains pourront l'aider.
Je n'ai pas d'opinion sur le "péyi lock" [pays bloqué] ou la politique en général. Je prie simplement Dieu pour que ma fille obtienne de l'aide médicale, confie-t-elle.

Un diagnostic difficile à obtenir
Jean-Claude Jérismé a fait huit heures de route dans l'espoir de voir les médecins. Il est parti de Tiburon, dans le sud du pays. Il a vu des médecins haïtiens quatre fois dans la dernière année et il a même passé des radiographies. Il n'arrive pas à manger et son ventre est enflé. Les médecins lui ont dit que c'est son foie qui est malade. Il aimerait faire la file mais elle est si longue et la chaleur si intense qu'il ne peut pas. Il n'en a pas la force.
Les médecins haïtiens ont retiré de l'eau de mon ventre, mais c'est revenu. Ils disent qu'ils n'ont pas de traitements à m'offrir, que ma maladie au foie est intraitable. J'espère voir les Américains pour obtenir une autre expertise, dit-il.

C’´ETAIT DONC QUEQUES UNS DES CAS RETENUS PAR LE JOURNALISTE PHILIPPE LEBLANC de Radio Canada en reportage special chez nous.