La violence policière contre les noirs américains a été instituée par des planteurs blancs traumatisés par la révolution haïtienne de 1804
(Texte de Cyrus Sibert / Réseau Citadelle).
Des recherches sur l’histoire sociale et politique des États-Unis nous ont permis de comprendre comment la révolte des esclaves de Saint-Domingue, suivie de leur affranchissement général, de la guerre de l’indépendance, de l’humiliation de l’Armée de Napoléon lors de la Bataille de Vertières (18 novembre 1803), de la Proclamation de l’Indépendance d’un État nègre dans la Caraïbe dénommé #Haïti et du massacre des français, ont causé une peur atroce chez les planteurs blancs américains.
Le livre “Black, Rednecks and White Liberals” de Thomas Sowell (Université Stanford, 2006) décrit l’ampleur de cette réalité historique sur la vie politique des États-Unis, de la façon suivante :
L’auteur explique comment ce qui s’est passé en Haïti, la violence des esclaves contre leurs anciens oppresseurs a constitué un dilemme pour de nombreux dirigeants qui ont pris peur de voir le même scénario se produire sur leur territoire suite à la libération de plusieurs millions d’esclaves noirs qui auront à vivre parmi la population blanche.
Si en ce temps-là, la solution fut l’utilisation des milices civiles (Ku Klux Klan) pour maintenir la pression sur les noirs, les terroriser et les contraindre de se calmer, on peut en déduire qu’aujourd’hui le fonctionnement de la police américaine est basé sur cette même doctrine.
Car, si la société américaine évolue sur bien des points, les vestiges des temps esclavagistes et post-esclavagistes durant la période ségrégationniste de 1890 à 1940, la période rétrograde nommée NADIR*, continuent d’exister.
Certes, il existait des groupes de planteurs conservateurs qui rejetaient toute idée de changement. Et, leur principal argument fut “la menace que peut représenter la libre circulation d’une population d’anciens esclaves noirs — minoritaire, mais considérable — au sein de la population blanche. En ce sens, Haïti et les exploits de son armée indigène servaient d’exemples.
De plus, les informations qui circulaient sur l’aide du Général haitien Alexandre Pétion au Général Sud Américain Simon Bolivar contre les forces coloniales d’Espagne, suivies de l’invasion de la partie Est de l’ile d’Haiti (aujourd’hui, République Dominicaine) par l’armée haïtienne sous la présidence du Général Jean-Pierre Boyer, n’ont pas contribué à rassurer les planteurs américains.
Il faut lire ce livre de Thomas Sowell, un universitaire noir américain, à la page 139, pour comprendre ce dilemme.
La révolution anti-esclavagiste de nos ancêtres (en Haïti) empêchait à des planteurs blancs et dirigeants américains de dormir en paix. Ils ont même conçu l’idée de créer un État en Afrique de l’ouest pour expulser des anciens esclaves noirs. D’où la création du Liberia en Afrique de l’Ouest, par le Président Monroe. Haïti aussi était envisagée comme point de chute pour expulser ces noirs non-désirés.
Faut-il signaler quelques initiatives d’extermination massive et de massacres de noirs dans plusieurs régions aux États-Unis. Par exemple, il y a “The Devil's Punchbowl” *, ce camp de concentration et d’extermination des noirs dans la localité de Natchez, Mississippi.
Certes, il existait des groupes de planteurs conservateurs qui rejetaient toute idée de changement. Et, leur principal argument fut “la menace que peut représenter la libre circulation d’une population d’anciens esclaves noirs — minoritaire, mais considérable — au sein de la population blanche. En ce sens, Haïti et les exploits de son armée indigène servaient d’exemples.
De plus, les informations qui circulaient sur l’aide du Général haitien Alexandre Pétion au Général Sud Américain Simon Bolivar contre les forces coloniales d’Espagne, suivies de l’invasion de la partie Est de l’ile d’Haiti (aujourd’hui, République Dominicaine) par l’armée haïtienne sous la présidence du Général Jean-Pierre Boyer, n’ont pas contribué à rassurer les planteurs américains.
Il faut lire ce livre de Thomas Sowell, un universitaire noir américain, à la page 139, pour comprendre ce dilemme.
La révolution anti-esclavagiste de nos ancêtres (en Haïti) empêchait à des planteurs blancs et dirigeants américains de dormir en paix. Ils ont même conçu l’idée de créer un État en Afrique de l’ouest pour expulser des anciens esclaves noirs. D’où la création du Liberia en Afrique de l’Ouest, par le Président Monroe. Haïti aussi était envisagée comme point de chute pour expulser ces noirs non-désirés.
Faut-il signaler quelques initiatives d’extermination massive et de massacres de noirs dans plusieurs régions aux États-Unis. Par exemple, il y a “The Devil's Punchbowl” *, ce camp de concentration et d’extermination des noirs dans la localité de Natchez, Mississippi.
D’où l’origine pratique de la doctrine policière et du système judiciaire agressifs de nos jours encore contre les noirs américains. Elle répondait à cette obsession de maintenir une pression continue parfois meurtrière sur ces noirs indésirables dont l’Amérique n’a pas pu se débarrasser à temps.
Car, si pour les indiens il y a des réserves fermées et gardées, les noirs eux, ils vivent en pleine ville, dans des ghettos certes, mais à proximité des blancs. En ce sens, il est nécessaire de maintenir la terreur constante de la police sur eux pour les contraindre des rester à leur place. Le traitement des noirs par la justice et la police dans les villes américaines ne changera pas, sans une réforme approfondie de cette approche d’un autre temps fondée sur la peur, construite au 19e siècle.
Aujourd’hui, le mouvement “#BlackLivesMatter” doit construire ses revendications en se basant sur les droits universels de la personne humaine et/ou du citoyen. Il ne faut pas commettre l’erreur d’en faire un mouvement exclusiviste noir, mais plutôt, suivre la stratégie de Martin Luther King de réclamer l’émancipation des noirs sur la base de “Droits civiques du citoyen”.
Le discours doit-être clair :
Dans un État de Droit démocratique, aucun représentant de l’État fédéral ou local ne peut s’attribuer le droit d’ôter la vie d’un citoyen sans aucune forme de procès. D’ailleurs, même la peine de mort prononcée par un Tribunal pose un problème moral.
Le travail du policier doit-être de protéger la vie du citoyen par tous les moyens. Non de chercher des prétextes justifiant sa mise à mort.
Cependant, ce qui fait la grandeur de l’Amérique et de l’occident en général, c’est la capacité des mouvements de la société civile à résister, à ne pas abandonner le combat, jusqu’à provoquer des changements.
Il ne faut pas imiter ceux qui passent sous silence, la contribution de certains progressistes blancs qui se sont battus contre l’esclavage, contre la traitre et contre le trafic des esclaves. Une approche qui risque de présenter le discours historique sur l’esclavage comme le procès de l’occident, alors que les arabes, les asiatiques et même les africains possédaient, trafiquaient et exterminaient aussi des esclaves noirs.
L’occident dispose d’un nombre important de mouvements civiques, d’intellectuels assez avisés et éclairés pour renforcer la lutte légitime contre l’oppression institutionnelle policière et judiciaire mise en place au 19e siècle, dans un climat de peur des noirs mais dont l’émancipation était devenu inévitable.
Cyrus Sibert (Rezo Nòdwès)