Pour Jean-Max Bellerive l’élimination de la dette d’Haïti n’est pas pour l’instant quelque choe de fondamental.


L'élimination de la dette d'Haïti par la communauté internationale constituerait "un acquis intéressant", mais n'est pas pour l'instant fondamentale, a déclaré lundi à Montréal le Premier
ministre haïtien Jean-Max Bellerive.
"Ca peut être un acquis intéressant mais ce n'est certainement pas le principal pour nous", a dit M. Bellerive à la chaîne publique de television Radio-Canada, en marge de la réunion sur l'aide internationale à Haïti.
"Haïti n'est pas un pays fondamentalement endetté. La dette haïtienne est supportable", a-t-il précisé.
"Nous avons déjà (...) obtenu une élimination de près de 1,2 milliard de dollars de la dette d'Haïti" au cours "des quatre ou cinq dernières années", a-t-il poursuivi, tout en rappelant néanmoins que "ce qui reste de la dette est toujours important par rapport à nos ressources".
Dans ce contexte, l'élimination de la dette permettrait de "libérer les ressources que nous utilisons pour le service de la dette, mais face aux demandes réelles que nous avons en termes d'investissements, de soutien, le poids de la dette est minime", a-t-il insisté.
A la réunion de Montréal, un dirigeant du Regroupement des organisms canado-haïtiens pour le développement, Éric Faustin, a demandé aux participants de faire pression sur les institutions financiers internationales afin d'annuler la dette extérieure d'Haïti.
Cette dette s'élève, selon M. Faustin, à près d'un milliard de dollars. Un appel en ce sens vient d'être lancé également par l'organisation humanitaire Oxfam et par le Conseil oecuménique des églises.
La sénatrice démocrate américaine Kirsten Gillibrand a également appelé lundi le département du Trésor à intervenir auprès de la Banque interaméricaine de développement (BID) pour obtenir un moratoire sur la dette haïtienne.