« Nous leur avons déjà transmis notre position…Vendre 70% risque d’apporter des problèmes extraordinaires, c’est un break deal. Il y a des contraintes, des dispositions légales qui doivent être réglées. Nous ne pouvons pas laisser une compagnie étrangère agir à sa guise. Avec 40% des actions, nous avons le droit de surveillance, de demander des comptes », affirme à l’agence en ligne AlterPresse Yves Bastien du conseil de modernisation des entreprises publiques (Cmep). Le conseil de modernisation des entreprises publiques suggère aux autorités nationales d’entamer des négociations pour amener la compagnie vietnamienne à acquérir seulement 60% des actions de la Téléco pour le montant offert de 59 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 42.50 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), ajoute Bastien qui n’a fourni aucune information sur l’évolution des négociations en faveur de cette contre-offre à Viettel. Avec une très forte croissance et les marchés de l’Amérique du Sud en ligne de mire, notamment le Venezuela et la Colombie, Viettel, une compagnie issue du ministère vietnamien de la défense, serait l’un des géants asiatiques dans le secteur mondial des télécommunications. Viettel se placerait, en 2009, au 36e rang mondial dans ce secteur en termes de nombre d’abonnés, selon Wireless Intelligence. Des voix, comme celles d’anciens employés de la Teleco, s’élèvent déjà contre le montant de 59 millions de dollars américains, « jugé trop peu » pour l’acquisition d’une bonne partie des actions de l’entreprise publique des télécommunications en Haïti. Occupant une très faible part du marché, malgré des avantages potentiellement comparatifs par rapport aux compagnies privées Digicel, Comcel-Voilà et Haitel desservant le marché depuis la fin des années 1990, la Téléco fait face à un lourd passif, notamment des milliers de lignes en panne non réparées depuis plusieurs années. En plus de partisans « engagés sans qualifications » à cette entreprise publique, le gouvernement de l’ancien président Jean Bertrand Aristide avait cédé, suivant des critères inconnus, des bureaux locaux de la Téléco (dans des départements géographiques du pays) à des parlementaires (acquis à sa cause) durant la période 2001-2004. Quoi qu’il en soit, beaucoup d’employés, mis à pied de 2004 à nos jours, ne cessent point, par différentes manifestations, de réclamer des indemnités de licenciement pour le nombre d’années passées au service de la compagnie.