La décision d’interpeller les ministres Dorsainvil, Julien et Exumé ne jouit pas de l’appui de tous les députés. Dans les couloirs de la Chambre basse, cette interpellation est interprétée comme un règlement de comptes, une réponse au refus du gouvernement d’accorder un 14e mois de salaire aux employés de la Fonction publique. Le député de l’Azile est tranchant : « Les arguments avancés ne tiennent pas ». Laurore Édouard, qui croit que l’initiative est vouée à l’échec, dit être contre l’ « utilisation de ces ministres comme des fusibles à sauter ».
Un groupe de députés ayant comme chef de file Jonas Cofy (Fanmi Lavalas), a déposé, le mercredi 2 septembre au Bureau de la Chambre basse, une motion de censure visant l’interpellation de ces ministres pour le mardi 8 septembre. Les députés interpellateurs ont tenté d’expliquer, non sans difficulté, les motifs de cette initiative.
Au ministre de l’Économie et des Finances, il est reproché d’« appliquer du plan néolibéral ». L’absence de rapport sur la gestion de certains fonds complète la liste des griefs des députés interpellateurs.
Le ministre de la Culture et de la Communication est accusé d’« incapable d’appliquer la politique culturelle du gouvernement ». Toutefois, ces parlementaires n’étaient pas en mesure d’indiquer de quelle politique culturelle il s’agit. Olsen Jean Julien à qui est également reproché un « déficit de communication » est jugé « inapte à diriger le ministère dont il a la charge ». 
Rien de nouveau dans les reproches adressés au ministre de la Justice et de la Sécurité publique : détention préventive prolongée ; non-application de la loi relative au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ; scandale de la perquisition chez l’oncle du narcotrafiquant Alain Désir à Lavaud, Port-de-Paix.
Entre-temps, du côté des députés interpellateurs, les préparatifs vont bon train pour ce qu’ils souhaitent être une estocade finale. Délouis Félix est chargé de rédiger l’acte d’accusation contre le ministre de l’Économie et des Finances, Jonas Cofy, celui du ministre de la Culture et de la Communication, et Arsène Dieujuste, celui de la Justice et de la Sécurité publique.