Des ouvrières de la sous-traitance dénoncent la non-application du salaire minimum fixé à 300 gourdes [US $ 1.00 = 43.00 gourdes] par le gouvernement. La loi fixant le salaire minimum, publié dans le journal officiel Le Moniteur du 6 octobre 2009, devait entrer en vigueur le 1er octobre 2012. Le salaire minimum de référence des entreprises tournées exclusivement vers la réexportation et employant essentiellement du personnel payé à la tâche [pièce, douzaine, grosse, mètre etc...] doit permettre aux travailleurs de totaliser un revenu d’au moins 300 gourdes par jour, selon l’article 2.2 de la loi sur le salaire minimum. Jusqu’au mois de septembre elles recevaient la somme de 150 gourdes par jour. Mais le 1er octobre dernier, on leur a annoncé qu’elles allaient recevoir 200 gourdes pour la journée de travail (et non le salaire minimum de 300 gourdes), affirment des ouvrières à la Société nationale des parcs industriels (Sonapi). Ces ouvrières qui dénoncent le non respect de la loi sollicitent l’intervention de l’Etat en vue de son application. Yanick Etienne, membre de la coordination de l’organisation « Batay ouvriye » (Lutte ouvrière) parle de violation de la loi. Elle dénonce également les conditions de travail des ouvrières, qui travaillent et mangent sous le stress, ce qui génère chez ces femmes des problèmes de santé. Wolguine Jean, 20 ans, originaire de Jérémie (Grand-Anse), qui travaille au Parc depuis 3 mois, affirme accepter de travailler dans de telles conditions à cause du poids de ses responsabilités. « Mes parents sont en province, ils ne peuvent pas m’aider, j’ai des petits frères et sœurs je dois les soutenir », dit-elle. Wolguine, qui faisait la 8 ème, affirme cependant, qu’elle compte arrêter de travailler afin de retourner à l’école en janvier prochain. Michelène Pierre, mère d’un garçonnet de 10 ans, embauchée au Parc industriel depuis plus d’un an, compte sur ce salaire, « quoique petit », pour faire l’éducation de son fils, qui est « privé de père ». La militante de « Batay ouvriye » appelle à plus d’engagement des mouvements de femmes aux cotés des ouvrières, qui constituent le gros du personnel des usines de sous-traitance, où les contraintes familiales les obligeraient à se laisser « exploitées ». [Alter Presse)]