HPN - L’industriel André Apaid, accompagné de ses avocats, a tenu pour responsable le président de la République, Michel Martelly, dans les récentes mesures ayant conduit à son interdiction de départ. Selon le conseil de défense de l’industriel, des indices probants ont montré que ces agissements s’inscriraient dans le cadre d’une persécution politique. 


Me. Gervais Charles, l’un des avocats de M. André Apaid, a qualifié de vexatoire et scandaleuse la récente décision de retenir le passeport de son client et de lui interdire de quitter le pays.
Selon l’ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats, ces actions s’inscriraient dans une démarche de persécution politique à l’encontre de son client vu que la DGI a admis que ce dernier ne devait rien à L’Etat haïtien. « Des indices probants militent en faveur de la thèse de persécution », a déclaré Me Gervais Charles.

Rappelant que son client ne devait pas un centime à l’Etat haïtien, l’homme de loi a indiqué que ces actes traduiraient la volonté du pouvoir en place d’établir un sentiment de peur dans le pays pour « mettre le secteur privé des affaires en couple réglée ».


Le conseil de défense de M. Apaid en a profité pour apporter un démenti formel à Joseph Lambert, le conseiller spécial et le porte-parole du président qui a laissé entendre que leur client aurait payé ses dettes pour que son nom soit rayé de la liste des « mauvais payeurs ».
« M. Apaid ne devait rien à l’Etat et n’a rien versé pour reconsidérer son cas », a lâché Me Stanley Gaston, un autre avocat de M. Apaid.
Parmi les indices soutenant la thèse d’une persécution politique, M. Apaid a évoqué un échange entre lui et le chef de l’Etat lors de la rencontre entre la présidence et les partis politiques où l’homme d’affaires a exprimé ouvertement son désaccord avec le président Martelly sur le processus de la formation du conseil électoral Permanent.
L’industriel a pointé du doigt le commissaire du gouvernement qui, dit-il, a agi selon les dictées du président de la République dans le dossier. Selon M. Apaid, le président est personnellement impliqué dans le dossier.
L’ancien responsable du Groupe 184 a invité le chef de l’Etat à se ressaisir car, selon lui, ses manières d’agir ne contribueront à pas à résoudre les problèmes du pays mais à l’enfoncer dans d’autres crises plus grandes.
D’un autre côté, le conseil de défense de l’homme d’affaires a critiqué la procédure engagée par la DGI dans ce dossier et se questionne sur sa volonté de brûler les différentes étapes avant d’arriver à des mesures extrêmes telles les interdictions de départ.


En ce qui a trait à la poursuite contre le gouvernement, M. Apaid a affirmé avoir demandé à ses avocats de compiler tous les dossiers et que les conclusions seront tirées dans les jours à venir.

Ce procès s’il tient lieu, c’est pour donner une leçon aux dirigeants montrant que ce n’est pas parce qu’on est un gouvernement qu’on ne peut être poursuivi, a conclu Me Gervais Charles.