L’Association nationale des magistrats haïtiens et la Fédération des barreaux d’Haïti ont décidé d’observer ce lundi un arrêt de travail de 24 heures en signe de protestation contre les reports successifs de l’entrée en fonction du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), objet vendredi d’une nouvelle réunion qui n’a pas abouti.
Selon le juge Durin Duret Junior, président de l’ANAMAH joint samedi par Radio Kiskeya, il s’agira d’un ultime avertissement qui sera lancé à l’Exécutif au lendemain de discussions avec le ministre de la justice, Michel Brunache, ayant achoppé sur la date de l’installation des neuf membres déjà certifiés du CSPJ.
Une autre rencontre est prévue la semaine prochaine avec le chef de l’Etat, Michel Martelly. Le magistrat prévient que si rien de concret n’est annoncé, les juges et avocats se verront dans l’obligation de déclencher une grève illimitée dans toutes les juridictions de la république.
On attend notamment du Président la promulgation de l’arrêté de nomination des nouveaux responsables devant consacrer la création, pour la première fois en Haïti, d’un système judiciaire qui n’est plus sous la tutelle du pouvoir politique.
Durin Duret Junior se dit convaincu que l’Exécutif ne veut pas d’un pouvoir judiciaire indépendant dont le processus de mise en place est confronté à toutes sortes d’entraves.
Sur sa lancée, le responsable de l’ANAMAH a dénoncé la récente tentative de nomination aux Gonaïves (Artibonite, nord) de juges au passé lourd. Un mouvement de protestation des avocats du barreau local a contraint les autorités à faire machine arrière.
Initialement prévue le 29 février, puis remise au 29 du mois suivant, l’investiture du CSPJ a été finalement reportée sine die en attendant la formation d’un nouveau gouvernement légitime, a expliqué le ministre démissionnaire de la justice.