Port-au-Prince, le 5 Septembre 2012

Monsieur le Président

Tout d'abord je vous prie d'excuser le ton de cette lettre que je crois justifié. A chaque rencontre que nous avons eu j'ai toujours fait de mon mieux pour vous dire franchement et constructivement les choses. Cette fois-ci pour des raisons évidentes, je me trouve dans l'obligation de vous adresser une lette ouverte.
Quatre jours après que je vous ai exprimé en public ma préoccupation de voir note pays s'orienter vers une grave crise politique due à l'érosion de la confiance dans le processus électoral, j'ai été surpris de me retrouver bloqué à l'aéroport à l'occasion d'un voyage d'affaires important. En effet, le 30 août, au Karibe, j'ai pris mon courage pour vous dire que la perception de l'implication de l'Exécutif dans la crise du CSPH allait être à la base d'une détérioration de l'autorité morale de votre gouvernement et je vous invitais à rectifier ce qui aujourd'hui est évident pour tout le monde. J'ai parlé durant 6 minutes, vous avez pris près de 20 minutes pour me répondre et pour m'exprimer de manière forte et passionnée votre désaccord.
Vu que je n'ai aucun doute que le Commissaire du gouvernement agit en votre nom et pour de multiples raisons politiques je vais me permettre, tant pour la répubation de ma famille que par amour pour la patrie et le peuple haïtien qui sont en souffrance et en atente de solutions réélles à leurs proglèmes, de vous inviter à une autre approche, si possible.
Mon père est connu pour avoir été un homme très courtois mais très courageux. Il a subi la prison au Fort dimanche et un exil qui a duré ans alors que 2 de ses enfants étaient retenus en orage en Haiti en 1962. Il a souffert cet exil à cause de son courage à amener au Sénateur Thomas Désulmé, alors en exil à la Jamaïque, ses 2 plus jeunes enfants ainsi que son épouse parce que ses 2 ainés venaient d'être tués par des membres du corps des VSN. Par la suite, M. Duvalier s'est excusé auprès de mon père au Palais, lui disant que son exil était dû à une erreur des hommes en kaki. Mais le mal était fait. Durant ces 2 années d'exil et durant les années qui ont suivi cette période, alors que le monde entier s'ouvrait autour de nous, se démocratisait et se modernisait, j'ai observé ce que la peur avait fait aux plus pauvres, aux classes moyennes, aux élites économiques et intellectuelles de notre pays. J'ai constaté avec peine combien d'hommes et de femmes de caractère, après beaucoup d'année et de souffrances, étaient amenés ou forcé à laisser le pays ou à faire des compromis avec leurs convictions et leurs rêves de bien faire pour contribuer à une Haïti qui soit bonne pour tous ses enfants. Je vous écris tout cela pour que vous compreniez que sans être nécessairement téméraire, j'ai toujours demandé à Dieu de m'aider à surmonter ma peur car ce constat dont j'ai parlé plus tôt m'a trouvé et révolté. Je suis convaincu que tant qu'on ne surmontera pas cette peur, et tant que ceux qui nous gouvernent ne comprendront qu'ils ne doivent pas l'utiliser, on n'aura ni la démocratie, ni la créativité, ni la liberté, ni la confiance devant amener le niveau d'investissement nécessaire à changer la situation du peuple haïtien.
J'était jeune mais j'ai bien vu et compris comment M. François Duvalier et son gouvernement ayant besoin d'argent, avaient fait arrêter et attacher avec leurs ceintures de pantalon, les pères de plusieurs des jeunes commençants d'aujourd'hui, beaucoup d'entre eux d'origine levantine ou de sang mêlé comme moi. Ils avaient été forcés de marcher à travers le marché de Croix des Bossales les pieds nus afin de les humilier, d'instaurer une peur bleue et d'obtenir les fonds qui nourrissaient la corruption du système d'alors. Je me suis confirmé à moi même qu'un pouvoir qui intimide et fait peur à son secteur privé, ne facilite pas les investissements mais souvent prépare la soumission de quelques membres de ce secteur à rnter par les portes arrières du Palais pour venir faire ensemble de l'argent. Tous les modèles passés et récents nous ont prouvés que ce type d'approche n'amènera, ni à la démocratie, ni la créativité, ni la liberté, ni la confiance devant conduire au niveau d'investissement nécessaire à changer la situation du peuple haïtien.
Quand, en janvier de cette année, je me trouvait déjà en désaccord avec votre gouvernement sur certains changements et qu'après la visite d'un de vos amis et conseilles à mon bureau me demandant de laisser tomber ce support à Monsieur Conille, j'ai vu mon nom écrit sur les murs de Bourdon à Port-au-Prince, me traitant de voleur et me disant de " laisser travailler le Président Martelly", il était clair dès lors, que j'étais sur une liste spéciale, d'autant plus que d'autres fausses accusations plus graves venant de votre bureau m'ont ´té communiquées par plusieurs voies officielles.
Malheureusement Monsieur le Président, ce que je vous ai dit timidement déjà, je me sens obligé de vous le dire publiquement et clairement: on en s'en sort pas si ce que vous sentez ou la satisfaction de vos émotions continuent à être pour vous le plus important. Ceux qui vous connaissent respectent votre bravoure et votre témérité. Aujourd'hui, c'est à votre sagesse et à votre perspicacité que je fais un dernier appel public.
Pour ma part, je prendrai des dispositions sous peu pour édifier le public sur les faits et les conséquences de cette affaire .