Le Président Michel Martelly s’est porté en défenseur légitime de sa famille. Dans une intervention mardi dernier sur Scoop FM, le chef de l’État s’est inscrit en faux contre les dénonciations de Newton St-Juste. Il ridiculise les accusations d’association de malfaiteurs et usurpation de titre des siens. « Ni ma femme ni Olivier n’ont droit aux dépenses. Ils n’ont pas accès à l’argent », a précisé le président Martelly. 

Appelant sa femme, la première dame, un titre qui n’est pas prévu par la constitution, le chef de l’Etat révèle que Sophia Martelly n’a pas vraiment de bureau. « Elle veut se rendre utile à la nation en s’impliquant dans des projets visant à changer les conditions de vie de la population ». Dans sa réplique, le président qualifie d’opportunité le fait que « sa femme soit si dévouée pour la cause haïtienne ». 

S’abstenant de citer le nom de l’avocat l’incriminant, Martelly salue tout de même « sa démarche qui prouve qu’il y a encore de la démocratie en Haïti. Je suis très content que l’avocat ait porté plainte. En d’autres périodes, il n’oserait pas le faire. Cela aurait eu des conséquences sur sa personne ». 

Dans sa lettre adressée au chef du parquet et publiée récemment dans nos colonnes, Me Newton Saint-Juste, avait tenu de rappeler que la Première dame n’a aucun statut juridique l’habilitant à jouer un quelconque rôle dans l’ordre politique, administratif et juridique du Pays ou dans la gestion des institutions publiques. « Elle ne bénéficie d’aucun privilège juridictionnel ou protocolaire. Elle n’a aucune place dans le budget et dans les écrits gouvernementaux ou officiels »Pour Me Saint-Juste, Sophia Martelly n’est pas co-titulaire de la fonction présidentielle avec son époux et n’est qu’une citoyenne parmi les autres jouissant d’une situation conjugale ou familiale. Il en est de même pour son fils, Olivier, conseiller du chef d’Etat pour la Jeunesse qui a aussi son cortège. 

Et l’avocat de conclure « qu’à cet égard, toute intervention de leur part au nom et pour le compte des institutions publiques est subordonnée à l’accomplissement des formalités prévues par les règles régissant la fonction publique. Et, toutes les fois qu’il est question de gestion ou de maniement des deniers publics à quelque titre que ce soit, il est avant tout question pour ces deux citoyens de reddition de compte ».