Une étude réalisée par le Bureau des Mines et de l’Energie et l’Institut d’Etudes Géologiques des Etats-Unis (USGS) sur les risques sismiques en Haïti doit fournir de précieuses informations qui mettent en lumière les endroits où le danger sismique est faible ou élevé dans la capitale.
L’étude, publiée dimanche 17 octobre dans le magazine scientifique Nature Geoscience, a été menée durant six mois.
Les données recueillies devraient ainsi permettre d’établir bientôt une carte tellurique, qui pourra être disponible avant la fin 2010, espère le géologue français Eric Calais, qui a participé à la conduite de l’étude.
Des travaux plus poussées de microzonation de la capitale et d’autres villes du pays seront réalisées par la suite, indique-t-il à la presse.
L’étude du BME et de l’USGS démontre que la propagation de l’onde sismique dans la capitale est fortement influencée par la géologie et la topographie.
Elle révèle notamment que l’onde sismique s’amplifie au niveau des collines ayant des crêtes escarpées, dans les vallées et les zones côtières, ce qui explique les dégâts enregistrés dans certaines régions à Port-au-Prince.
« Nous ne pouvons pas prévoir quand et où aura lieu le prochain tremblement de terre mais nous savons qu’il y en aura d’autres, a prévenu Susan Hough, expert de l’USGS ayant participé à l’étude.
« Les dommages enregistrés lors du dernier séisme ont été dus aux mauvaises constructions et à leur faible résistance sismique », a-t-elle souligné.
Les experts avaient déjà découvert que la faille Enriquillo n’était pas celle qui avait cassé le 12 janvier mais une autre plus petite et jusqu’ici méconnue située sous la ville de Léogane.
La faille Enriquillo continue pour sa part d’accumuler de l’énergie. Les experts affirment toutefois que la probabilité d’un fort tremblement de terre en 2010 reste « faible », soit entre 1 et 4%.
D’autre part, le BME a annoncé l’installation de nouveaux sismomètres permanents pour remplacer quelques-uns parmi les 10 déjà provisoirement en place. Ces sismomètres sont installés dans la zone métropolitaine mais aussi à Port de Paix (Nord-ouest), au Cap-Haitien (Nord) et à Carrefour (périphérie sud de la capitale).