Réunion de la CARICOM.

Les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), y compris René Préval, président d'Haïti, ont tenu un débat approfondi sur la situation post-séisme en Haïti et ses conséquences lors de leur 31 ème réunion ordinaire, qui s’est tenue à Montego Bay, en Jamaïque. Les Secrétaires généraux des Nations Unies (ONU) et de l'Organisation des États américains (OEA), ainsi que le Représentant spécial des chefs de Gouvernement du CARICOM ont participé à ces échanges de vues.

Au terme de ce sommet, les chefs de gouvernement de la CARICOM ont exprimé leurs inquiétudes en ce qui concerne, entre autres : l'impact dévastateur du séisme le 12 Janvier dernier sur la vie économique du pays dont les flux de revenus du gouvernement se sont effondrés d’une manière dramatique et on réduit par conséquent la capacité de l’État à subvenir aux besoins fondamentaux de ses citoyens ainsi qu’à l'augmentation des demandes d’aides sociales résultant du séisme.

L'appui budgétaire de 150 millions de dollars en aide directe aux recettes de l’État haïtien, promis par la communauté internationale n'a pas encore été entièrement décaissés. Seulement 50 % de cette aide promise et formelle a été reçue à ce jour. Les membres de la CARICOM craignent que l'incapacité du gouvernement à répondre aux besoins fondamentaux de sa population pourrait contribuer à renforcer la menace d'instabilité sociale à quelques mois des élections et compromettre la continuité démocratique de cette Nation.

Les préoccupations ont été exacerbées par la réticence des Organisation Non Gouvernementales (ONG) actives sur le terrain, à harmoniser et coordonner leurs activités avec les priorités du gouvernement haïtien. Ils ont appelé les Nations Unies et la communauté internationale des donateurs, qui financent un certain nombre de ces ONG, d'exercer leur influence sur ces organisations afin qu’elles respectent leurs promesses faites lors de la Conférence internationale des donateurs, à New York le 31 Mars 2010, de coordonner leurs activités en fonction des priorités fixées par le gouvernement d'Haïti.

Les membres de la CARICOM ont reconnu l'impact négatif que ce manque de ressources financières avait sur le leadership du gouvernement haïtien dans la situation post-séisme face aux nombreux besoins d’urgence que le gouvernement ne peut fournir; abris durables pour les déplacés, enlèvement des décombres, sécurité des populations, rétablissement des services essentiels (eau-électricité) parmi d'autres besoins fondamentaux. La CARICOM demande instamment à la communauté internationale des donateurs de confirmer les promesses et les promesses [sans fin] faites à Haïti pour son redressement et sa reconstruction.

Les membres de la CARICOM se sont félicités de la position prise par les secrétaires généraux de l'ONU et de l'OEA qui ont confirmé le rôle central du gouvernement d'Haïti dans le processus de récupération et de reconstruction ainsi que l'importance d’un engagement accéléré des promesses faites par les pays donateurs. Ils ont également convenu de l’importance des élections présidentielles et législatives qui doivent se tenir le 28 Novembre 2010 dans le but d'assurer la continuité démocratique, sans laquelle la stabilité et le succès du processus de reconstruction du pays seraient compromise.