Une semaine avec des informations plutôt fracassantes…
Commençons avec la visite non annoncée officiellement de la visite en Haïti du Serétaire d'Ett américain: John Kerry.
Cette visite a été reportée à une date ultérieure.
Autre titre à la une cette semaine: l'ex président américain William Jefferson Clinton rend une sorte d'hommage à Laurent Lamothe le premier ministre donc la commission consultative a conseillé le départ dans un rapport pour calmer la situation ambiante. Et bien Bill Clinton dit qu'après tout ce que Laurent Lamothe a fait pour le pays ( Investissement étranges en série) , ce ne serait pas sage de lui demander de partir pour retomber dans une situation analogue à celle connue antérieurement . Cette interview parait dans le Miami Herald du jour.
Mais revenons aux grands faits de l'actualité de la semaine:
LA COMMISSION CONSULTATIVE remet son rapport au Président de la république dans les délais impartis.
HUIT JOURS.
Quelle performance !
Et ce rapport contient des recommandations de taille !
Les membres de la commission consultative sont arrivés à la conclusion que la crise, à laquelle le pays se trouve confronté, est à la fois conjoncturelle et structurelle, et que chaque acteur privilégie, déplorent-ils, des solutions particulières.
Cependant, ont-ils poursuivi, la solution la plus crédible doit être celle qui donne la stabilité aux trois pouvoirs.
Suite à ce constat, la commission croit qu’un retour à la normalité constitutionnelle et au fonctionnement des institutions, est incontournable.
Ils croient qu’établir un dialogue permanent entre les trois pouvoirs, mettre sur pied un gouvernement de consensus qui doit créer un climat favorable à la tenue d’élections crédibles ainsi que le rétablissement de la confiance de la population dans les institutions, notamment la Police nationale, participent de solutions concrètes qui doivent être trouvées à la situation exceptionnelle que connait le pays actuellement.
Soulignant qu’il est impératif qu’un compromis soit trouvé avant le 12 jantier prochain entre les protagonistes, la commission a identifié une solution, qu’elle juge être la plus crédible. Cette solution présente des mesures d’apaisement, qui comportent la libération des prisonniers politiques non jugés et un "arrêté de grâce" pour ceux-là qui sont engagés dans une instance judiciaire. La démission du Premier ministre et de son gouvernement et la mise en place d’un gouvernement de consensus font aussi partie de la solution.
La phase d'apaisement comporte aussi la démission du président du CSPJ et de la Cour de Cassation, Me Anel Alexis Joseph; la démission des membres du CEP (conseil électoral provisoire) et l’adoption d’une trêve entre les différentes composantes politiques pour faciliter des discussions entre le chef de l’État et les président des deux branches du Parlement.
Une deuxième catégorie de mesures appelées conjoncturelles, comporte la convocation de la chambre des députés en session extraordinaire pour voter les amendements à la loi électorale ainsi que la déclaration de politique générale du nouveau chef de gouvernement de consensus.
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Le rapport est remis au président de la république le mardi 11 décembre, dans l’après midi.
Le Président ne dit pas grand chose si ce n’est qu’il fera connaitre sa réaction dans un délai de 72 heures ( qui doit donc expirer ce vendredi)
Et le Premier Ministre ?
Ouvertement il ne dit pas grand chose on plus..
Laurent Lamothe répond à un journaliste lui posant la question: “ Si le président me demande de partir, je le ferai “ …
Entretemps, tout se passe comme si le rapport ne renfermait qu’une seule clause: Celle de la démission du Premier Ministre.
Et… le nombre de déclarations contre cette clause du rapport se multiplient.
Les gens se déchainent et attaquent les membres de la commission consultative.
Ce sont des blancs
Pour qui se prennent ils ?
Ils n’ont aucune légitimité… etc…
Pour ne citer que quelques une des remarques lues cette semaine sur les divers sites ou sur le net…
L’ AHP reproduit les réactions du Directeur Exécutif du RNDDH Pierre Espérance, qui a fait savoir mercredi qu'il n'était pas du tout emballé par le rapport de la commission présidentielle, recommandant la démission du premier ministre Laurent Lamothe.
Il a plutôt souligné que les revendications populaires ont été utilisées pour servir les intérêts du président Michel Martelly qui veut conserver le pouvoir.
La tête de Laurent Lamothe n’a pas été réclamée en réponse aux manifestations antigouvernementales mais parce que le secteur mafieux proche du palais national incarné notamment par Charles « Kiko » Saint-Rémy le demande, croit savoir le militant des droits humains.
METROPOLE écrit sur son site: Les sénateurs proches du gouvernement rejettent le rapport de la commission consultative qui recommande la démission du Premier Ministre Laurent Lamothe.
Le président du bloc parlementaire G 5 au Senat, Wencesclas Lambert, qualifie d'inconstitutionnelles les recommandations de la commission rappelant qu'il revient au Parlement de renvoyer le chef du gouvernement. C'est un rapport pitoyable, a lancé le sénateur Lambert pour qui le chef de l'état a commis une erreur monumentale en confiant ses prérogatives constitutionnelles à de simples citoyens.
Pour Haïti en marche, Lamothe ne veut pas lâcher le pouvoir. Sollicité y compris ( semble t-il) par l’administration américaine de se retirer pour laisser plus de liberté au président Michel Martelly pour rebattre les cartes, face à une opposition qui descend chaque jour dans les rues, demandant la démission du chef de l’état, le premier ministre Laurent Lamothe ( 42 ans) le plus jeune chef de gouvernement depuis la fin de la dictature Duvalier (1986) s’accroche de toutes ses forces.
C’est dans cette atmosphère que la Banque mondiale met dehors un rapport le premier rapport publié jeudi par l'Observatoire national de la pauvreté et l'exclusion sociale (ONPES) :
Haïti : Première analyse de la pauvreté post-séisme
Les grandes villes s’en sortent mieux que la campagne, selon la première analyse de la pauvreté post-séisme
• Un nouveau rapport appelle à une croissance inclusive et à des mesures pour accroître l'accès aux services de base, les opportunités d'emploi et de protection sociale pour les pauvres
• Les opportunités d'emploi dans la construction, les transports et la télécommunication, les transferts de fonds ainsi que l’aide internationale ont aidé à réduire la pauvreté
Le rapport Haïti : Investir dans l'humain pour combattre la pauvreté, souligne que le taux de pauvreté extrême a diminué de 31 à 24 pour cent au niveau national et de 20 à 5 pour cent dans la région de Port-au-Prince entre 2000 et 2012. Les gains les plus importants en matière d'accès aux services de base ont été dans l'éducation où les taux de participation à l'école ont augmenté de 78 à 90 pour cent.
Cependant, la pauvreté demeure encore un fléau, l'accès et la qualité des services de base restent quant à eux, un souci majeur, en particulier dans les zones rurales. Plus de 6 millions d Haïtiens soit près de 60 pour cent de la
population - vivent avec seulement deux dollars par jour et 20 pour cent des plus riches détiennent 64 pour cent du revenu total du pays.
Les auteurs constatent que les principaux moteurs de la réduction de la pauvreté depuis 2000 ont été notamment l'augmentation des emplois mieux rémunérés dans la construction, les transports et les télécommunications, en particulier dans la région de Port-au-Prince, ainsi que d'importants flux de transferts d’argent et d'aide internationale.
Les media parlent aussi de la visite en Haïti ( toujours pas confirmée) du Secrétaire d’état américain John Kerry.
Le Secrétaire d’état a été précédé de l’arrivée de Thomas Shanon en Haïti . Thomas Shanon, le Conseiller du Département d'Etat a eu une rencontre privée au Palais avec le président Martelly.
Autre sujet à la une la rencontre entre l’Ambassadeur Pamela White et le groupe des parties de l’Opposition
Et une question posée par Haïti en marche: Washington accepte-t-il le rôle de facilitateur?
Alors qu’on est dans l’attente de la réaction du Président de la république, face au rapport de la Commission Consultative, l’opposition continue avec l’Opération Burkina Faso qui est entrée dans sa deuxième phase. avec des manifestations non stop, qui ont débuté les 5 et 6 décembre et qui ne s’arrêteront qu’avec le départ du gouvernement Martelly Lamothe.
Et ce qui se passe à Port-au-Prince fait aussi l’actualité dans les villes de province, le Cap Haïtien, Petit Goâve… Des manifestations sont prévues le 16, le 18 décembre.
C’était les Informations ayant occupé la tête de l’actualité cette semaine.
Une semaine plutôt chaude…comme vous le savez d’ailleurs !
On ne se croirait pas à quelques jours des fêtes de Noël et de fin d’année !