Biden sur deux fronts : l’Ukraine … et Haïti ?
‘Barbecue’ sanctionné nommément par le Conseil de sécurité de l’ONU
MIAMI, 21 Octobre – Les Etats-Unis ne veulent pas s’engager en même temps sur deux fronts. Pourtant ce fut le cas pendant la Deuxième guerre mondiale où les forces américaines combattirent à la fois en Europe contre Hitler et en Asie contre le Japon.
Aujourd’hui le 1er front c’est l’Ukraine envahie par la Russie et le second … tenez-vous bien c’est Haïti aux mains de Ti Makak, Izo, Vitelhomme et bien sûr Barbecue !
Ce vendredi 21 octobre on annonce que le Conseil de sécurité de l’ONU vient de voter des sanctions contre les gangs qui tiennent Haïti en otage, principalement le fameux Barbecue cité nommément dans la résolution (l’ex-policier Jimmy Chérizier dont les ‘soldats’ bloquent la distribution du carburant au principal terminal pétrolier ou Varreux) … mais c’est de toute évidence une mesure avant tout symbolique, c’est-à-dire pour ne pas avoir à prendre le taureau par les cornes et éviter le débarquement de troupes militaires. Barbecue, que nous avons toujours soupçonné d’être un épouvantail aux mains surtout de la communauté internationale (d’ailleurs la grande presse le qualifie du titre non de gangster mais de chef rebelle et presque de guérillero) …
Bref Joe Biden n’est pas un président-général Dwight Eisenhower. En Ukraine, le président russe Vladimir Poutine déverse ses tonnes de drones sur les grands centres urbains coupant partout l’électricité et le gaz, mettant toujours plus au défi Washington et ses alliés européens pour qui cette guerre même par proxy ou population (pardon, chair à canon) interposée, commence à coûter trop cher. Pas seulement en augmentation de la facture pétrolière que surtout … en recul auprès de l’opinion publique nationale.
En France retour à leur jeu favori : les grèves générales ininterrompues et les manifs occupant à nouveau l’actualité, tandis qu’en Grande Bretagne un nouveau premier ministre ne tient même pas un mois en fonction, du jamais vu.
Aux Etats-Unis c’est dans le noir total qu’on aborde les ‘midterm’ ou élections arrivant tous les deux ans (le mardi 8 novembre prochain) et qui détermineront la composition des deux chambres du Congrès, donc avec une influence déterminante sur les prochaines décisions de l’actuel locataire de la Maison blanche.
Le président démocrate Joe Biden est à hue et à dia car si l’adversaire républicain se conforte au Sénat où les démocrates ne dominent que d’un seul siège voire si les républicains venaient à enlever aussi la Chambre des représentants, alors adieu à tout espoir de réussite de son mandat.
De plus après Trump et les présidentielles de novembre 2020, rien ne sera plus comme avant. C’est un vrai cauchemar : des candidats républicains qui refuseraient les résultats parce que n’étant pas en leur faveur. C’est un.
Deux, les paramètres économiques ne sont pas favorables pour l’administration en place. Comme partout ailleurs le coût de la vie est à la hausse. Donc l’électeur n’est pas content.
Revenons donc à notre Haïti.
Alors que la situation exige de mettre un certain tempo sur l’Ukraine, Haïti doit donc obligatoirement attendre.
Excellent pour les gangs qui en profitent pour élargir leur influence et comment. Et leur prise de possession quasiment totale de la capitale haïtienne.
Izo de sa base à l’entrée sud de Port-au-Prince vers toute la côte Nord où se trouvent plusieurs établissements industriels et touristiques outre les principaux ports de produits d’importations ; Ti Makak dominant toutes les hauteurs de la capitale - en chassant les propriétaires des domaines parmi les plus luxueux ; Vitelhomme faisant de même dans les quartiers résidentiels nouvellement construits en ville, ce qui ne va pas sans casse y compris ce récent choc avec les Mawozo, ceux-ci en baisse y compris pour avoir osé enlever 16 missionnaires américains en 2021 – affrontement qui a laissé une douzaine de corps sur le carreau.
Enfin Barbecue occupant per fas et ne fas le principal port (Varreux) alimentant le pays en carburant. Bloquant toute activité industrielle et commerciale … mais aussi humanitaire. Or la prochaine opération militaire internationale justement sera humanitaire ou ne sera pas ! D’où le rôle stratégique que semble jouer en même temps l’ex-policier Jimmy Chérizier alias Barbecue. Faire passer le temps. Que cela soit entendu ou pas avec l’international !!!
Mais entretemps les gangs prennent possession de toute l’assiette économique du pays. A quelles fins ?
That is the question ( ? ).
Biden ne connait probablement pas cette expression bien haïtienne (il semble d’ailleurs connaitre très peu de notre pays !) : ‘Pita Pi Tris’.
Plus vous attendez, car désormais aussi, veux veux pas, l’international a le pied dans l’engrenage et ne peut plus reculer - oui plus vous attendez, plus ça se complique. ‘Pita Pi Tris’ ; ‘Pita Pirèd.’
Marcus Garcia, Haïti en Marche, 21 Octobre 2022