MIAMI, 27 Août – L’horreur a franchi un nouveau palier le week-end écoulé avec le massacre de Canaan, l’exécution de nombreux membres d’un culte évangélique qui se sont risqués samedi (26 août) dans ce bidonville à l’entrée nord de la capitale Port-au-Prince, où règne un gang parmi les plus horribles du pays, avec à sa tête un certain Jeff, ainsi connu !
Mais ce n’est pas tout, non ce n’est pas arrivé par hasard ni par mégarde c’est le pasteur qui a lui-même envoyé ses fidèles à la boucherie. Quel diable le poussant (c’est le cas de dire), voici le pasteur Marcorel Zidor dit Chérubin qui, malgré une interdiction de l’autorité publique, a convaincu le samedi écoulé plusieurs dizaines de membres de son église, nommée Piscine de Bethesda, de défiler en procession dans le bidonville de Canaan en priant pour la disparition, comme par magie, du gang qui règne en ces lieux, bien connu pour ses nombreux meurtres, kidnappings et autres atrocités de toutes sortes.
Selon un bulletin de RHInews, il leur aurait donné pour armes un couteau et une fourchette qu’il suffirait de mettre en croix pour se protéger, comme on le voit dans les films de vampires.
Mais le gang du dénommé Jeff est pire que tous les Dracula réunis ; ils ont ouvert le feu sans hésiter sur les pèlerins qui se sont faits abattre comme des lapins. Bilan pas moins de 5 morts, de nombreux blessés tandis que plusieurs des survivants ont été pris en otage.
De plus pour être exposés en ‘live’ sur les réseaux, subissant les moqueries de leurs bourreaux. Dont une jeune fille unique par sa bravoure qui a osé tenir tête et qui se condamne ainsi à être probablement battue, violée, avant d’être abattue.
Nous voici à un nouveau carrefour de la crise haïtienne. L’entrée en scène des sectes. Il y en a peut-être déjà beaucoup dans le pays. On sait que dans un pays comme les Etats-Unis on les considère comme dangereuses. On en connait dont l’histoire s’est terminée dans la violence et le sang, tel Waco (au Texas), la secte des Davidiens dont le chef a préféré empoisonner ses dizaines de fidèles dont des enfants, plutôt que de se rendre à la justice.
Chez nous aujourd’hui les églises comme celle du pasteur Marcorel Zidor, la Piscine de Bethesda, sont déjà légion.
On ne sait pas ce qu’est devenu ce dernier après le massacre fait samedi sur ses fidèles par les gangs de Canaan, on apprend qu’un mandat a été lancé contre lui pour se présenter devant le commissaire du gouvernement de la juridiction (Bon Repos, Croix des Bouquets), Me Roosevel Zamor.
Nous voici donc à un nouveau carrefour et aussi devant un entrecroisement de responsabilités …
. Plus que des assassins et des kidnappeurs, ce que nous appelons gangs ce sont aujourd’hui des malades, des bêtes qu’il faudrait abattre sans poser de questions. Et d’un.


. Mais que faire du pasteur fou à lier qui a conduit ces pauvres gens à l’abattoir. Quelle différence entre ces dangereux lunatiques … et les jihadistes prêts jusqu’à tuer pour la victoire de Mahomet !
Mais 3, où est la force publique dans tout ça ?
On nous dit que le pasteur Marcorel Zidor dit Chérubin n’avait pas l’autorisation pour organiser sa manifestation.
Où est le communiqué ?
Où était malgré tout la police quand ces plusieurs dizaines de paroissiens, armés d’un couteau et d’une fourchette ( ! ), ont pris la direction de l’immense bidonville de Canaan en criant des slogans hostiles aux gangs connus parmi les plus dangereux ?
La même police en effet qui défend avec tant de vigilance les abords des bureaux et résidences officiels !
Et même s’il s’agit d’un acte de pure folie de la part du pasteur Macorel et ses fidèles mais les voyous qui ont ouvert le feu sans sommation, comme si c’était une partie de plaisir, et après en avoir tué au moins 5, ont battu, insulté, et violé nombre de leurs victimes, quel sort méritent-ils ?
Pour terminer, peut-on mentionner un seul pays où se déroulent (pardon où pourraient se dérouler) pareils faits, qui n’aurait pas été placé immédiatement sous un régime spécial : état de siège et loi martiale.
Evidemment aujourd’hui qu’il est normal de dire n’importe quoi, on en trouverait pour dire que le pays n’a ni un président de la république ni un parlement, or ce sont les seuls autorisés par la constitution en vigueur à déclarer l’état de siège.
Des fois on a bien une certaine nostalgie de Papa Doc, pas vrai !

Marcus Garcia, Haïti en Marche, 27 Août 2023