30 décembre 2019 VBI
À partir du 6 janvier 2020, des quartiers réputés sensibles de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, accueilleront la première édition d’un tournoi de football baptisé « Coupe de la paix et de la réconciliation ». Une initiative du ministère des sports en partenariat avec la commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDD) qui vise à créer la cohésion sociale entre différents quartiers de Port-au-Prince, hantés par la violence et les conflits.
Port-au-Prince, le 30 décembre 2019 – Face à la problématique de la violence dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, le gouvernement affirme vouloir, entre autres, miser sur le sport. Pas moins de 32 équipes, issues de divers quartiers réputés à risque de la capitale tels Lasaline, Wharf Jérémie, Cité Soleil, Bel-Air, Solino et Savane Pistache, participeront à une compétition de Football qui sera organisée du 6 au 26 janvier 2020.
Baptisé ‘’ Coupe de la paix et la de la réconciliation’’, ce championnat réunira 8 groupes de quatre équipes dans une première phase, dite, qualificative. Les vainqueurs de chaque groupe disputeront la phase finale du tournoi.
Les matchs de qualification se joueront au niveau des quartiers en question et la phase finale se déroulera sur des terrains plus professionnels que sont le Stade national Sylvio Cator (au Centre-Ville), le Parc Ste Thérèse (à Pétion-Ville) et le centre FIFA Goal qui se situe dans la commune de la Croix-des-Bouquets.
Ce tournoi, qui sera organisé par le Ministère de la jeunesse, des sports et de l’action civique (MJSAC) et la commission nationale de désarment, démantèlement et réinsertion (CNDDR), devra marquer le début de la mise en œuvre d’une stratégie de lutte contre les armes à feu dans les quartiers populaires.
Le ministre des Sports, Edwing Charles, affirme que le gouvernement entend répliquer par un modèle qui a fait ses preuves dans plusieurs autres pays dont l’Afrique du sud.
De son côté, le commissaire Jean Rebel Dorcénat insiste sur l’importance d’une telle activité, compte tenu, dit-il, que le sport constitue un « vecteur de paix par excellence ». « Il est nécessaire d’offrir aux jeunes des quartiers défavorisés, une alternative autre que les armes », a insisté M. Dorcénat.
En plus du Football, d’autres disciplines sportives seront mises en valeur dans le cadre de ce partenariat entre le MJSAC et la CNDDR. Et au-delà du plaisir de jouer, ce projet, articulé selon une approche dite de sensibilisation, devra permettre aux techniciens du MJSAC de détecter des talents au niveau de ces quartiers, a ajouté M. Dorcénat.
Lors des émeutes de février, Haïti a connu plusieurs épisodes de tension, notamment la paralysie de toutes les activités dans le cadre d’un mouvement baptisé « Peyi Lòk » (Pays bloqué en créole). Des évènements qui ont beaucoup impacté sur le tourisme.
Des membres de la diaspora ont annulé leur voyage en Haïti et plusieurs ressortissants étrangers qui travaillaient dans le pays, notamment dans les organisations non gouvernementales, ont déserté.
La monnaie locale, la gourde, s’est considérablement dégradée face au dollar américain. Les affrontements entre gangs rivaux se sont multipliés et plusieurs quartiers échappent au contrôle de la police nationale.
Vant Bèf Info (VBI)