Rapport CSS: 335 gourdes au lieu de 800
Poursuite annoncée de la mobilisation
Port-au-Prince, le 7 juillet 2017 - (AHP) - Le Conseil supérieur des salaires (CSS) a rendu public son rapport sur le dossier du salaire minimum, un mois après son installation le 7 juin dernier.
Selon ledit rapport, le salaire de référence pour les ouvriers évoluant dans le secteur de la sous-traitance passerait de 300 à 335 gourdes et le salaire de production, 350 gourdes.
Le agents de sécurité se sont vus accorder un salaire de base de 300 gourdes, les gens de maison 200 gourdes et le salaire minimum pour les écoles professionnelles privées ainsi que les institutions sanitaires privées sera de 350 gourdes.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce rapport est loin de calmer les tensions nées de la mobilisation des ouvriers de la sous-traitance, qui réclament un salaire journalier de 800 gourdes.
Le président du CSS, Me Renan Hédouville a estimé que ce rapport tient compte des paramètres portant sur la création d'emplois, le progrès économique et la justice sociale. Il a été rendu public un mois après notre installation et il appartient à l'exécutif de l'apprécier, a-t-il indiqué.
Pour sa part, Gilbert Durant l'un des représentants du patronat au CSS, affirme que la proposition du salaire minimum dans le secteur de la sous-traitance, tient également compte des mesures d'accompagnement social promis aux ouvriers et dont l'implémentation a déjà commencé, a-t-il dit, dans les usines du textile.
Les salaires proposés par le CSS par secteur d'activités, devraient entrer en vigueur à partir du 1er août, a-t-il dit.
Hugo Elien qui représente lui aussi les patrons au CSS, fait savoir qu'il s'agit d'un rapport technique qui tient compte de plusieurs paramètres dont les indices macro-économiques et le taux de change. Il s'agit, selon lui, d'un rapport de qualité produit dans un délai raisonnable.
S'il affirme reconnaitre que les ouvriers du textile qui réclamaient un salaire minimum de 800 gourdes pourraient ne pas se retrouver dans le rapport du CSS, cependant il estime que leur demande n'était pas faisable du point de vue économique.
Justement les responsables des principaux syndicats qui militaient pour un salaire minimum de 800 gourdes, ont rejeté d'un revers de main le rapport du CSS.
C'est le cas notamment de Dominique St-Eloi, nommé au CSS mais qui n'a pas siégé au conseil ainsi que du porte-parole de Plasit-Bo, Thélémarque Pierre.
Ces syndicalistes qui accusent le CSS d'avoir joué le jeu du patronat et de l'exécutif, maintiennent leur mot d'ordre à manifester de nouveau les lundi 12, mardi 13 et mercredi 14 juillet pour forcer les autorités compétentes à satisfaire leurs revendications.
Pour eux, c'est un petit groupe de patrons qui s'obstinent à maintenir les ouvriers dans la misère.
Les manifestations auront lieu à Port-au-Prince, Carrefour et Ouanaminthe, ont indiqué ces dirigeants ouvriers qui annoncent avoir, en ce sens, mobilisé leurs collègues dans les usines concernées.
Le président de la commission "Affaires sociales" du sénat, Antonio Chéramy, a indiqué que le président Jovenel Moise doit bien réfléchir avant de publier le rapport du CSS dans Le Moniteur.
Il faut qu'il abandonne sa tunique de président de ferme agricole pour le costume de président, afin qu'il puisse travailler dans l'intérêt de tous les citoyens, a dit le parlementaire.