Communiqué) Le Gouvernement de la République d’Haïti veut rassurer une fois de plus les organismes nationaux et internationaux de promotion et de défense des Droits Humains, les représentants des diverses organisations de la Société Civile, les membres de la Communauté Internationale et la population en général de sa ferme volonté et de son engagement indéfectible à travailler à l’instauration de l’État de Droit dans le pays.


Faisant suite au dernier rapport d’Amnesty International sur Haïti, le Gouvernement constate une nouvelle fois qu’un organisme international des Droits Humains n’a pas su relativiser la problématique de la pauvreté endémique sévissant dans le pays pour avoir dressé — avec des conclusions hâtives, donc forcément erronées — un sombre tableau de la situation des personnes déplacées vivant dans les camps.
Le Gouvernement réfute l’assertion contenue dans le Rapport d’Amnesty selon laquelle il n’aurait pas pris les mesures nécessaires pour protéger les femmes et les jeunes filles vivant dans les camps. Le Gouvernement soutient que c’est l’une des raisons pour lesquelles il a tenu à tout prix, malgré ses faibles ressources, à relocaliser les familles à travers le projet 16/6 et dans une démarche de respect de la dignité humaine.
Le Gouvernement tient à rappeler qu’il continue à travailler sur des solutions alternatives dans une démarche de profond respect de la dignité humaine et que le dynamisme de son équipe a été salué récemment par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour la relocalisation, pendant le premier trimestre de l'année 2013, de plus de 200,000/300.000 personnes qui vivaient encore sous les tentes.
Le Gouvernement tient à assurer Amnesty International et tous les autres organismes de promotion et de défense des Droits Humains qu’il partage au plus haut point leurs préoccupations et leur désir de voir tous les citoyens Haïtiens disposer d’un logement décent.
Le Gouvernement souscrit entièrement à la démarche d’Amnesty International : « Exigeons la dignité axée sur les atteintes aux droits humains qui font sombrer les gens dans la pauvreté et les y maintiennent ». Toutefois, il fait remarquer que les atteintes aux droits humains sont surtout et souvent une résultante de la pauvreté liée à l’inefficacité de l’aide.
S’agissant du contexte permettant à juste titre de relativiser ce tableau consternant dressé par cette prestigieuse organisation, le Gouvernement signale les défis colossaux auxquels il a dû faire face suite aux incessantes crises politiques et sociales dont les ravages se font encore sentir. Dans ce même registre, il faut rappeler l’inadéquation des modèles de camps et de leur gestion imposés par des milliers d’Organisations Non-Gouvernementales (ONG) qui — principaux récipiendaires de l’aide internationale fournie au lendemain du séisme du 12 janvier 2010 — n’étaient sur le terrain que pendant 18 à 24 mois, œuvrant sans la moindre transparence avec l’État haïtien.
La presse internationale a d’ailleurs reconnu que les résultats de l’aide accordée à Haïti étaient très maigres pour les raisons suivantes : faible connaissance du pays, absence de vision globale, coordination inefficace sinon absente, tendance à travailler exclusivement avec les ONG.
Malgré toutes les difficultés rencontrées et notamment liées aux défis de la reconstruction du pays, le Gouvernement informe tous ses partenaires nationaux et internationaux qu’il travaille avec acharnement de manière à orchestrer une réponse cohérente et efficace devant permettre de relancer la machine économique et d’instaurer un véritable État de Droit.
Le Gouvernement juge inacceptable les cas d’expulsions forcées et s’engage — après enquête — de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser toute pratique en matière d’expulsion qui ne respecterait pas ses engagements internationaux et les droits de ses citoyens. A cet effet, les autorités étatiques concernées ont reçu des instructions formelles de conduire des investigations sur ces exactions, et les coupables, indépendamment de leur appartenance institutionnelle, seront poursuivis selon les lois en vigueur.
Le Gouvernement note que les problèmes relatifs aux droits humains ne peuvent être résolus que sur le court et le moyen terme, et renouvèle donc sa détermination à la cause des couches les plus vulnérables de la population. Il s’agit d’autant plus de toute une culture à changer et le combat doit être mené simultanément sur plusieurs fronts : l’éducation, l’emploi, la santé, l’accès aux infrastructures sociaux de base, routières, énergétiques et la réduction des inégalités sociales.
Le Gouvernement se dit donc ouvert aux diverses recommandations formulées dans les rapports de ses partenaires nationaux et internationaux et surtout à toutes les critiques constructives issues d’une analyse appropriée des différents déterminants des problèmes souvent relatés sur la situation des droits humains en Haïti. Le Gouvernement encourage les rapporteurs à se documenter davantage, entre autres, sur les diverses interventions réalisées au niveau des camps afin de mieux aider à changer les donnes et de défendre efficacement la noble cause des Droits Humains.