Port-au-Prince, le 16 mars 2018 - (AHP) - Les autorités haïtiennes ont écarté jeudi (15 mars) toute possibilité d’extrader vers la République dominicaine le citoyen Edner Noel, accusé d’avoir assassiné un couple dominicain à Pedernales, en territoire voisin.
Edner Noel est actuellement en détention dans le département du Sud-Est. Pour la commissaire du gouvernement de Jamel, Edner Noel ne sera pas extradé. Elle a d’ailleurs déploré la façon dont la demande dominicaine a été formulée. Ce n’est pas à un élu local de venir verbalement demander l’extradition d’un ressortissant haïtien pour être jugé en République dominicaine, a martelé Me Morailles, ajoutant qu’aucune enquête approfondie n’a d’ailleurs été menée pour soutenir la culpabilité de l’accusé. Elle dénonce un manque de respect envers la justice et les lois haïtiennes et internationales et appelle les forces de sécurité du pays, la police et l’armée, à prendre des dispositions pour protéger les ressortissants haïtiens. Le ministre des affaires étrangères, Antonio Rodrigue a lui sorti d’autres arguments. D’abord, a-t-il dit, les autorités dominicaines n’ont pas formellement demandé l’extradition du présumé assassin et il n’existe d’ailleurs aucun traité d’extradition entre les deux pays. De plus, avance-t-il, les accords d’entre-aide judiciaire liant Haïti à la République dominicaine prévoient que les autorités haïtiennes peuvent solliciter de leurs homologues dominicaines qu’elles mettent à leur disposition un ressortissant haïtien qui, après avoir commis un crime en Haïti, est allé se réfugier de l’autre coté de la frontière, et vice-versa. Et même dans ce cas de figure, le transfert du présumé auteur du crime, ne sera pas automatique. Il existe toute une procédure. Autre sujet: Le chancelier s’est par ailleurs exprimé sur la situation des migrants haïtiens qui ont été refoulés dans le pays après avoir passé plusieurs jours a l’aéroport international de Santiago du Chili. Pour M. Rodrigue, ces compatriotes ont d’abord été victimes d’exploitation sur le territoire haïtien. Il affirme que la plupart d’entre eux n’avaient aucun document pouvant justifier leur statut de touriste et donc, faciliter leur entrée en territoire chilien. Ils n’avaient pas de réservation d’hôtels ni argent de poche, les 1000 dollars US qu’exigent les autorités chiliennes de toute personne voulant faire du tourisme dans leur pays. Antonio Rodrigue est favorable à ce que des dispositions soient prises en Haïti pour vérifier que les citoyens qui partent notamment pour le Chili, soient effectivement en mesure de faire le voyage.