P-au-P, 23 janv. 2017 [AlterPresse] --- La Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) souhaite une plus grande présence des femmes dans les postes électifs, lors d'une conférence-débats, à laquelle a assisté l'agence en ligne AlterPresse.
« Les femmes doivent trouver un arrangement stratégique dans le cadre de la réforme du système électoral en vue de l'application du principe de quota de femmes dans les postes électifs », affirme le sociologue Julien Sainvil qui intervenait à cette conférence le vendredi 20 janvier 2017.
Il s'est référé à une enquête menée sur la participation des femmes candidates dans les élections législatives de 2015 (rejetées plus tard pour fraudes), recherche réalisée en juin-juillet 2016 par la Sofa sous la direction du professeur à l'Université d'État d'Haïti (Ueh) autour du thème : « La présence des femmes dans les élections législatives de 2015 : les obstacles, avant, pendant et après la campagne ».
Les résultats de l'enquête ont prouvé que dans « la conjoncture de troubles politiques, de discorde au sein du mouvement des femmes (...), les organisations n'ont pas su constituer une force politique pour porter les revendications des femmes sur la table politique », avance Sainvil.
Les mouvements de femmes de toutes les tendances idéologiques doivent construire une unité et une force stratégique autour d'un mécanisme légal d'application du quota, suggère-t-il
Les organisations de femmes devraient sacrifier leurs lignes idéologiques classiques pour embrasser ce projet qui implique l'augmentation de la présence des femmes dans les postes électifs, ce qui servira de ciment entre les organisations de femmes, encourage-t-il.
Le quota est un outil que les femmes ont entre les mains aujourd'hui. Cependant, lors des élections de 2015, les hommes ont effectué un arrangement dans le décret électoral qui bloque l'atterrissage de ce principe constitutionnel, selon l'enquête.
Les femmes doivent trouver une formule pour appliquer ce principe, recommande le document.
Cette enquête a été menée dans les dix départements du pays suite aux résultats du scrutin législatif de 2015, qui n'a permis l'élection d'aucune femme au niveau du parlement, indique la secrétaire générale de la Sofa, Evelyne Larrieux.
La violence, qu'elle soit verbale ou physique sur les femmes, ainsi que la féminisation de la pauvreté constituent des obstacles rencontrés par les candidates lors de ces élections, dit-elle.
Elle reste convaincue que le système patriarcal a de grandes incidences sur toutes les sphères de la société.
Les partis politiques qui ne prennent pas le temps de se construire et se structurer n'ont pas la capacité d'accompagner réellement les femmes candidates, critique-t-elle.
Le fait que seulement 4 femmes parlementaires soient élues au niveau des législatives partielles du 20 novembre 2016 justifie la réflexion produite à travers l'enquête, qui vise à montrer le véritable problème à la participation des femmes à la sphère politique, exprime-t-elle.
Elle souligne la nécessité de redoubler d'efforts dans la mise en oeuvre de réflexions et d'actions concrètes pour permettre aux femmes et la société d'avoir une autre vision de la participation politique.