Pour lutter contre le choléra et les autres maladies hydriques et améliorer les conditions de vie de la population, deux projets d'eau potable ont été récemment inaugurés à Fonds des Nègres et à Torbeck, deux villages du département du sud.
Vendredi, prenant note de la décision d'une cour d'appel américaine confirmant l'immunité de l'ONU face aux poursuites judiciaires au nom des victimes du choléra en Haïti, le Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon, a déclaré que l'ONU avait une responsabilité morale d'aider ce pays à surmonter l'épidémie.
Le projet d'adduction et d'alimentation en eau potable à Fonds des Nègres a été financé par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) à hauteur d'environ 75.000 dollars. Le projet d'extension d'adduction en eau potable de Torbeck a été également financé par la mission onusienne pour un montant d'environ 28.000 dollars.
A Pont Roche, dans la commune de Fonds des Nègres, l'eau n'est pas rare. Cependant, toute la population ne peut y avoir accès convenablement à cause des distances à parcourir, souligne la MINUSTAH. Ces difficultés augmentent le risque de propagation du choléra et des autres maladies hydriques.
Les nouvelles installations ont permis une grande amélioration des conditions de vie des habitants de la commune.
« Avant ces travaux, c'était très dur pour nous car, nous habitons sur les hauteurs, en dehors de la ville. Et, pour amener de l'eau à la maison, nos enfants étaient contraints de traverser les grandes artères de la ville, ce qui représentait un grand danger. Maintenant, c'est beaucoup mieux », déclare une habitante, Enette Lambré Elasmé, dans un entretien avec la MINUSTAH.
Dans le cadre du projet ont été construit la boite de captage, un réservoir de 80 mètres cube, 13 kiosques de distribution et la ligne d'adduction et d'alimentation.
A Torbeck, les localités de Saint-Félix et Carrefour Gauvin sont privées d'eau depuis la grande sécheresse de l'année dernière. La situation s'est aggravée à cause du tarissement de deux sources qui alimentaient ces zones, entraînant ainsi le l'assèchement des puits.
« Avant [ces travaux], nous avions beaucoup de difficultés pour nous approvisionner en eau, surtout en période de sécheresse. Nous allions à la rivière pour puiser de l'eau qu'il fallait traiter avant de l'utiliser. De plus, les puits étaient secs. Ce projet sauve la vie des populations qui ont moins de difficultés pour se fournir en eau potable pour boire et pour cuisiner. C'est une source de vie pour nous », explique le Pasteur Trésilot Vilio, un résident de Saint Félix.
Pour Porcénat Jean Saint Hulien, membre du conseil d'administration de la 2e section communale de Torbeck, le projet d'eau potable va contribuer à améliorer les conditions de vie de la population, mais aussi aider à réduire le risque de contamination par le choléra et les maladies liées à l'eau et améliorer la santé des enfants.
« La zone souffre beaucoup des problèmes d'accès à l'eau. En plus, le cholera a touché durement la région, les enfants souffraient de diarrhées graves. Ce système va grandement améliorer les conditions de vies de la population locale », dit-il.