Plusieurs organisations de droits humains à Porto-Rico ont annoncé la tenue ce mardi d’une manifestation devant les locaux du consulat dominicain à Porto-Rico, en vue d’exprimer leur « indignation » face à la décision du Tribunal constitutionnel de la République dominicaine de ravir des droits acquis, autrement dit la nationalité, aux Dominicains d’origine haïtienne.

 

Le réseau d'organismes dominicains et Porto-Riccains, notamment le Comité pour l'enfance dominicano-haïtien, le Comité dominicain des droits de l'homme, le Centre des femmes dominicaines, le Mouvement des travailleurs de l'unité dominicaine répudient la décision 168-13 du Tribunal constitutionnel dominicain, de légitimer les actes administratifs illégaux de la Junte Centrale Electorale (JCE) qui prétend éliminer la nationalité dominicaine des filles et des fils d'immigrés sans-papiers remontant à 1929. Laquelle décision affectera les droits fondamentaux de plus de quatre générations d'immigrants, principalement des dominicains d’ascendance haïtienne.

La mobilisation se terminera par le dépôt d’une gerbe de fleurs en hommage au leader de la communauté dominicaine, Saul Perez, défenseur des droits des migrants, qui est décédé en octobre 2007.


« C’est en hommage et en reconnaissance à Saul Perez que nous revendiquons le droit de nom et de nationalité de tous les dominicains d’ascencance haïtienne, ont indiqué les organisateurs de cette marche. 

« Ne soyons pas indifférents à l'injustice », concluent-ils.


Entre temps, l’Agence des Nations Unies, en République Dominicaine, analyse actuellement la cohérence ou non existant entre la décision de la Cour constitutionnelle et des traités et résolutions internationaux signés par le pays des Caraïbes.


L’ex président Hipolito Mejia a indiqué que la décision du Tribunal constitutionnel du 23 septembre 2013 a des implications politiques, et économiques qui touchent la population migrante vivant dans le pays.« En tant que pays, nous devons agir en conformité avec notre Constitution et dans le même temps, conformément aux normes internationales régissant la question des migrations », a-t-il dit.


Aussi pense-t-il que dans « le contexte de la politique internationale et des programmes d'intégration régionale imposés par la mondialisation économique et social, la migration doit être abordée comme un élément qui favorise le développement, plutôt que comme un phénomène qui contribue à la dégradation des nations ».
LETTRES / MONTREAL
Rodney Saint-Éloi est en lice pour le Prix du Gouverneur Général 2013, pour son recueil de poésie Jacques Roche, je t'écris cette lettre.

Paru en février 2013, ce recueil a été favorablement accueilli par la critique, qui y voit une œuvre d'une grande puissance. L'ouvrage est une longue lettre à Jacques Roche, ami poète, kidnappé et assassiné à Port-au-Prince en 2005. Les frontières s’estompent, les voix se confondent dans l’alternance des identités. Figures du pays natal. Violences, splendeurs et rituels du vécu. Épreuves de l’exil. Les paysages se succèdent, l’émotion irrigue le chant pour rejoindre l’enfance, la joie, l’amitié, la tendresse, la révolution.

Né à Cavaillon au sud d’Haïti, Rodney Saint-Éloi vit depuis 2001 à Montréal. Poète, il est l’auteur d’une dizaine de recueils, dont J’avais une ville d’eau, de terre et d’arc-en-ciel heureux (1999), J’ai un arbre dans ma pirogue (2003), Récitatif au pays des ombres (2011), Jacques Roche, je t’écris cette lettre (2013). Il a également publié le récit Haïti Kenbe la! en 2010 chez Michel Lafon. Son œuvre, à l’écoute du monde, est une longue traversée des villes et des visages. Il est aussi le directeur des éditions Mémoire d’encrier et a réalisé la direction artistique de différents spectacles littéraires. Il est l’initiateur des Rencontres québécoises en Haïti.