P-au-P, 04 déc. 2015 [AlterPresse] --- L'ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, Peter Mulrean, a encouragé la poursuite du processus électoral, cela en marge d'une réception organisée à l'occasion des fêtes de fin d'année, en sa résidence, à l'initiative de la Chambre de commerce haitiano-américaine (Amcham), le jeudi 3 décembre, rapporte AlterPresse.


« Il faut avoir une stabilité et pour avoir cette stabilité, il faut suivre le processus électoral jusqu'à la fin », recommande Peter Mulrean.
« Nous voulons que tous les prochains dirigeants d'Haïti soient choisis à travers des scrutins libres, crédibles et non dans des rues », déclare-t-il.
« Haïti est un pays qui a beaucoup de potentiel. Nous parlons de l'économie, de ce qu'il faut faire pour créer des emplois. Pour cela, Haïti a besoin de stabilité, nous avons besoin de tourner l'attention vers des choses importantes qui vont vraiment assurer l'avenir d'Haïti », suggère Peter Mulrean.
Les manifestations anti-gouvernementales de l'opposition se poursuivent dans les rues alors que des organismes d'observation électorale continuent d'exiger la formation d'une commission indépendante pour évaluer les élections du 25 octobre dernier.
Face à la crise politique actuelle provoquée par les résultats controversés du premier tour de la présidentielle, jugés frauduleux, le Conseil électoral provisoire (Cep) maintient le cap vers le second tour, prévu le 27 décembre 2015.
Une commission exécutive de gestion de la crise électorale, mise en place par l'exécutif est aussi vivement critiquée par des secteurs politiques et de la société civile.
« Nous ne pouvons pas prendre la chance de retarder le pays durant des décennies, nous avions perdu trop de temps », affirme, pour sa part, le président de la Chambre de commerce haitiano-américaine, Philippe Armand.
« Il faut que les principaux partis sur le terrain politique acceptent de s'asseoir autour d'une table pour faire des concessions ».
« Le pays doit mûrir », lâche-t-il, tout en reconnaissant que le pays a fait beaucoup de progrès dans l'organisation d'élections par rapport aux années antérieures.
Des erreurs commises sont « totalement regrettables et inexcusables » lors des élections, reconnait-il. Mais, est-ce que c'est une raison pour détruire le pays ?, s'interroge Philippe Armand, indiquant qu'il existe des doutes que les manifestants dans les rues représentent la majorité nationale.