HPN - Après le jazz international qui a fait vibrer tout Port-au-Prince pendant toute une semaine et les festivités pré carnavalesques qui battent déjà leur plein dans la capitale, les yeux maintenant sont fixés sur le Palais National qui devra communiquer sous peu le nom du Premier ministre, résultant des fruits du dialogue entamé par le chef de l’Etat avec les secteurs dits vitaux de la Nation, hormis l'opposition radicale qui s’abstient. Une source bien informée confirme à l’Agence Haïti Press Network (HPN) que le Président Jovenel Moïse travaille d’arrache-pied pour rendre officiel le nom de son nouveau chef de Gouvernement, d’ici cette fin de semaine.
Depuis décembre 2019 après l’opération ‘pays lock’(cessation de toutes activités), le chef de l’Etat a initié une série de rencontres baptisée « Dialogue Communautaire », dans l’objectif d’entamer, dit-il, un dialogue franc et sincère entre son administration et des représentants des communautés, en vue d’adresser les problèmes urgents auxquels font face les quartiers marginalisés.
Avec la pression de Washington qui exige une date pour la tenue des prochaines élections en Haïti, Jovenel Moise se trouve dans l’obligation d’activer le choix de son coéquipier qui aura à conduire la barque nationale. Si dans l’entourage du Président, certains noms sont cités comme des ballons d'essai, seul Jovenel Moise détient le secret sur le prochain chef de la Primature. De toutes les discussions tenues au palais, rien n’a fuité.
Jovenel Moise a besoin d’un Premier ministre non politicien, dit-on, un technocrate qui n’aura pas à envier le reste de son mandat. Un premier ministre qui accepterait d’exécuter certains projets restés dans les tiroirs et auxquels le président tient beaucoup, notamment l’électrification 24/24 du pays et le crédit agricole. Le Chef de l’Etat veut un collaborateur qui développe la culture du résultat pour mieux le légitimer au pouvoir.
Rappelons que le Secrétaire d’État américain, Michael Pompeo, a exprimé sa crainte, la semaine dernière, de voir le Président d’Haïti diriger par décrets, suite à sa déclaration de caducité du Parlement, le 13 janvier dernier.
« C’est la chose la plus importante », a déclaré le Secrétaire d’Etat américain dans une interview exclusive au Miami Herald et à El Nuevo Herald. «Nous devons avoir des élections. C’est important ».
Au niveau logistique, le pays est-il prêt pour une aventure électorale, avec la prolifération des gangs armés qui gagnent du terrain et qui menacent les symboles forts de l’Etat, tel le Palais de justice. Donc, la Nation attend avec impatience le nom du Premier ministre, une semaine décisive pour le pouvoir avant le déroulement du carnaval 2020.
Yves Paul LEANDRE