Le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires de l'ONU (Ocha) tire la sonnette d'alarme en ce qui a trait aux conséquences de la crise socio politique haïtienne sur les couches vulnérables de la population.
Dans son dernier rapport, mis à jour le 17 juin 2019 les responsables de l'Ocha indiquent que les tensions socio-politiques se sont traduites par la paralyse de la vie économique et sociale aussi bien à Port-au-Prince que dans plusieurs villes du pays comme les Cayes, Gonaïves et Cap-Haitien. « Cette situation tendue affecte ainsi une grande partie de la population qui dépend étroitement des échanges avec les grandes villes pour leur approvisionnements et leur accès aux services de base. Depuis 2018 la situation économique n'a cessé de se détériorer avec une augmentation du coût de la vie liée entre autres à la dépréciation de 23% de la monnaie nationale en 6 mois ».
Selon Ocha, cette situation, conjuguée aux tensions sociopolitiques et à la faible productivité agricole, a conduit à une augmentation du prix du panier alimentaire de 11% en février sur une base mensuelle et de 26% sur une base annuelle.
Le Bureau des Affaires Humanitaires de l'ONU souligne que les mouvements sociaux répétés (juillet 2018, novembre 2018, février 2019 et juin 2019) ont eu des répercussions sur les activités humanitaires et limitent l'accès des populations à l'assistance. « Pendant la dernière crise en février 2019 (« peyi lòk »), les acteurs humanitaires ont relevé des difficultés d'approvisionnement notamment en carburant, gaz et eau. Ces pénuries ont sévèrement entravé le fonctionnement des structures de santé et ont limité ou empêché les populations à s'approvisionner en nourriture et eau ».
En 2019, plus d'un Haïtien sur quatre (2,6 millions) est en dans le besoin d'une aide humanitaire urgente. Le Plan de réponse humanitaire 2019 pour Haïti requiert $216 millions pour répondre aux besoins de 1,3 millions d'haïtiens parmi les plus vulnérables. (Max Blanchet)