RHInews - POINTE-A-PITRE (Guadeloupe), jeudi 16 mai 2023– Après une deuxième nuit passée en Guadeloupe, les migrants haïtiens interceptés au large de la Côte-sous-le-Vent (mardi 14 mai) ont obtenu gain de cause devant le tribunal administratif de Basse-Terre jeudi. Les 29 migrants restants, sur les 30 initialement arrêtés, ont été autorisés à rester en territoire français pour déposer une demande d’asile. Cette décision a été prise suite à une audience tenue à 14h30, faisant suite à un référé-liberté déposé par un collectif d’avocats la veille.


Les migrants, arrivés à bord d’un voilier, ont été placés en zone d’attente dans le “hall charter et croisières” de l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbes, conformément à l’arrêté préfectoral du 21 novembre 2022. Les conditions d’accueil y étaient rudimentaires, avec 30 lits de camp disposés dans le hall, sans tables ni séparation entre hommes, femmes et enfants, dont un enfant de 4 ans.
Jean-Pierre Huveteau, membre de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFÉ), qui a pu constater les conditions sur place, a souligné le manque de confort et d’intimité pour les migrants. Pour se doucher, ils devaient être escortés à travers le bâtiment principal de l’aéroport, illustrant le caractère spartiate de leur hébergement.
Selon les informations recueillies par Jean-Pierre Huveteau, les migrants visaient initialement les Îles Vierges Américaines, notamment Saint-Thomas, espérant ainsi atteindre un territoire américain où ils pourraient demander la protection et éviter une reconduite immédiate en mer.
Le tribunal administratif a tranché en faveur des migrants, leur permettant de déposer une demande d’asile en France. Cette décision est intervenue après l’intervention d’un collectif d’avocats qui avait déjà empêché la reconduite à la frontière de 20 des migrants la veille.
Concernant les passeurs présumés, l’un des hommes accompagnant les migrants a été placé en garde à vue, suspecté d’être membre d’un réseau de passeurs. Les autres passeurs ont été libérés mais sont convoqués le 14 février 2025 devant le tribunal correctionnel de Basse-Terre pour répondre des accusations d’aide au séjour en bande organisée. Le voilier et une somme de 13.000€ trouvée à bord ont été saisis.