Des organisations de défense des droits humains, notamment la Plate-forme des organisations de défenses de droits humains (POHDH) et le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), ont dénoncé des irrégularités enregistrées dans la façon dont le chef de l'Etat Michel Martelly a gracié plusieurs prisonniers.


Dans une entrevue accordée à HPN, le secrétaire exécutif de la POHDH Antonal Mortimé a qualifié de « décision éclair » la façon dont le président a décidé de gracier plusieurs prisonniers, sans aucune consultation des acteurs impliqués dans le domaine.
Certains de ces individus, indique M. Mortimé, sont des criminels notoires qui ont commis des viols, vols à main armée assassinat, et kidnapping.
Le défenseur des droits humains cite en exemple le dénommé Wilfort Ferdinand alias Ti will, dont la libération a provoqué la fuite de plusieurs autres détenus par peur de représailles.
M. Mortimé dénonce la manière dont ces personnes ont été libérées alors que des mineurs, des femmes enceintes et des personnes malades auraient pu faire l'objet de cette grâce présidentielle.
Le responsable de la POHDH dénonce également le manque de cohérence sur le nombre exact de détenus qui ont été graciés. Le président avait indiqué avoir gracié 240 prisonniers alors que des enquêtes du RNDDH révèlent que 340 personnes ont été libérées.
« Si le président veut gracier, il devrait le faire sur la base d'une évaluation avec les doyens des tribunaux de première instance et de commissaires de gouvernement pour voir les conditions dans lesquelles se trouvent les prisonniers et pouvoir agir en conséquence», a déclaré Antonal Mortimé.
Il a appelé la population à être vigilante et à dénoncer cette situation. M. Mortimé appelle à ce que des sanctions soient prises contre toute personne qui aurait conseillé au président de prendre une telle décision.
Pour sa part, la responsable de programme au RNDDH, Marie Yolene Gilles, a attiré l'attention sur le fait que certains de ces prisonniers graciés ont toujours leur dossier au cabinet d'instruction tandis que d'autres sont des condamnés à la prison à vie qui n'ont même pas commencé à purger leur peine
Marie Yolaine Gilles a rappelé au président les dispositions de l'article 146 de la constitution qui montrent les voies à suivre dans la libération ou la réduction de peine d'un prisonnier.