La semaine dernière, les Etats-Unis par la voix du porte-parole du département d’Etat, Ned Price, avaient annoncé qu’ils n'accordent eux non plus aucun financement au gouvernement haïtien pour le référendum constitutionnel réitérant l’appel du gouvernement américain à la tenue d’élections en vue du retour à l’ordre démocratique en Haïti.


Aux États-Unis d’Amérique, 68 membres du congrès ont appelé le département d’État à ne fournir aucun soutien, financier ou technique, pour faciliter ce référendum interdit par la Constitution de 1987.
Malgré ces refus et le rejet des forces vives du pays, le pouvoir en place continue d’appeler au respect de la souveraineté du pays.
« Ce qui est fondamental et important, c’est que les amis de l’Union européenne respectent l’indépendance, la liberté et l’autonomie de chaque pays », argue Patrick Crispin, le conseiller politique et communication de Jovenel Moïse, dans une interview à AlterPresse.
En tant que pays, Haïti détient sa loi, sa Constitution, ses dirigeants et les différents groupes organisés, qui constituent la société haïtienne.
« Quand une telle institution internationale affirme qu’elle n’accordera point de financement, dans le cadre de notre autonomie pour le respect de la souveraineté nationale, c’est toujours bon et intéressant de dégager, dans le trésor public, les moyens pour réaliser le référendum ».
Compte tenu du contexte politique « particulier et spécial » actuel, la voie référendaire (interdite par la Constitution de 1987) est l’une des voies politiques, qui peut être utilisée pour obtenir une nouvelle Constitution, selon Patrick Crispin.
« Le référendum aura lieu », maintient Patrick Crispin, qui déclare appeler la population à aller voter, le 27 juin 2021, « oui ou non » pour une nouvelle Constitution.
Pendant qu’il prétend appeler les protagonistes politiques à un dialogue, devant déboucher sur un accord politique qui éviterait au pays une catastrophe, le régime de facto s’entête à vouloir engager Haïti, par la force, dans ses projets dictatoriaux.
Le lancement de la campagne pour le projet de référendum inconstitutionnel et illégal a déjà essuyé plusieurs échecs successifs dans le pays, notamment à Jean-Rabel et Port-de-Paix (département du Nord-Ouest), Les Irois et Anse-d’Hainault (département de la Grande Anse, une partie du Sud-Ouest d’Haïti), avec les mobilisations enclenchées par citoyennes et citoyens de ces zones.
« Jovenel Moïse est seul dans ce projet. Personne ne le supporte. Il prend cette voie tout seul et va devoir assumer les retombées catastrophiques de son entêtement », a déclaré le sénateur Joseph Lambert sur la question du référendum de Jovenel Moïse, cité dans un article publié, dans le journal Le Nouvelliste, le 4 mai 2021.