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Le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) dénonce des abus graves des droits humains dans le cadre des affrontements meurtriers entre des gangs rivaux au niveau de Port-au-Prince entre avril et mai 2022. Selon le BINUH, en moins de trois semaines, au moins 90 résidents ont été tués, plus de 120 blessés par balles et 12 autres disparus.


Dans un communiqué publié le 1er août 2022, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) dénonce des abus graves des droits humains dans le cadre des affrontements meurtriers entre des gangs rivaux au niveau de Port-au-Prince entre avril et mai 2022.
Le BINUH a publié ce lundi, un rapport sur la vague de violence meurtrière éclatée entre le 24 avril et le 16 mai dans certains quartiers de Port-au-Prince. Ces guerres impliquent deux coalitions de gangs qui s'affrontent pour le contrôle des zones spécifiques des communes de Cité-Soleil, Croix-des-Bouquets et Tabarre, rappelle le BINUH.
Selon ledit communiqué, une enquête menée par le BINUH révèle qu'en moins de trois semaines, au moins 94 résidents ont été tués, plus de 120 ont été blessés par balles et 12 autres disparus.
A ces chiffres, selon le BINUH, s'ajoutent au moins 96 morts et blessés parmi les membres des gangs. Des dizaines de cas de violence sexuelle ont également été rapportés, alors que près de 16 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile pour se réfugier dans des sites de fortune ou chez des proches.
« Armés de fusils d'assaut, mais aussi de machettes et de bidons d'essence, les gangs n'ont pas épargné personne. Des femmes et des enfants d'à peine un an ont été exécutés dans leurs maisons et leurs corps ont été calcinés », précise le communiqué du BINUH.
Aussi, le BINUH souligne-t-il que des adolescents, accusés d'espionner pour le camp adverse ont été exécutés dans des lieux publics. Le viol de femmes et des filles de moins de 10 ans a été utilisé comme arme pour terroriser et se venger des populations locales vivant dans des quartiers contrôlés par des gangs rivaux.
Selon le rapport, rapporte le communiqué, les groupes criminels auteurs de ces actes de violence, connus sous le nom de « Chen Mechan » et « 400 Mawozo » avec le soutien de leurs alliés respectifs, le « G9 en famille et alliés » et le « G-Pèp », ont montré leur capacité à mener des attaques simultanées et coordonnées dans plusieurs quartiers de la capitale.
Il souligne également que les coalitions entre gangs ne sont pas nouvelles à Port-au-Prince dans la mesure où elles étaient devenues un enjeu de première importance au cours de l’administration du Président Jovenel Moïse.
« Cette dernière vague de violence armée à Cité Soleil, Croix-des-Bouquets et Tabarre illustre qu’elles se poursuivent et se sont même renforcées avec probablement l’implication d’acteurs politiques et économiques, voire d’anciens éléments de la police, déjà à l’œuvre à l’époque », croit le BINUH.
Dans ce contexte, mentionne le rapport, si la police haïtienne a rapidement mené des opérations dans les zones touchées par la violence, elle n'a pu adopter qu'une posture réactive en raison de son manque de moyens et face au niveau d’armement des gangs.
Par ailleurs, le BINUH souligne que la police judiciaire a ouvert assez rapidement des enquêtes sur les exactions commises contre la population, les magistrats compétents tardent jusqu’à date à prendre les mesures nécessaires pour appréhender leurs auteurs. D’où une forte possibilité que ces crimes restent impunis. Le communiqué souligne que le rapport du BINUH contient une série de recommandations adressées à la police, à la justice et aux autorités chargées de fournir un soutien aux victimes, notamment aux victimes de violences sexuelles.
Par: Gazette Haïti News