Dajabon, 15 avril 2018, (AHP)- En présence d’autorités haïtiennes et dominicaines, la ville frontalière de Dajabon a accueilli dimanche (16 avril) le lancement officiel de la 7ème édition de la Semaine de la diaspora haïtienne, un événement qui vise à mettre en évidence la contribution des immigrants de l’ile partagée par la République Dominicaine avec Haiti et à renforcer les liens entre les deux peuples.
Edwin Paraison, prêtre anglican, directeur exécutif de la Fondation Zile (FZ), organisation binationale de promotion de la paix insulaire et chef de file de cette initiative, a souligné, dans sa mise en contexte, que la diaspora haïtienne est intégrée par les immigrants et ceux qui sont nés sur le territoire dominicain. « Comme la diaspora dominicaine dans d'autres pays du monde, elle apporte des contributions évidentes à différents niveaux à ce pays frère qui pour beaucoup d’entre nous, n’est pas seulement une destination migratoire mais le pays d’adoption ou le pays de naissance ».
A son avis, la situation vécue le mois dernier dans la ville de Pedernales, en référence aux violences contre des immigrants haïtiens, suite à l’assassinat d’un couple dominicain, laisse beaucoup de leçons à apprendre, car au final "les parties ont dû s'asseoir autour de la même table pour trouver un moyen de sortir de ce qui bloquait momentanément leurs divers échanges et leurs pratiques de bon voisinage".
Pour le directeur de la FZ, cette "situation regrettable" met en évidence l'interdépendance de deux communautés sœurs, ce qui est aussi valable sur toute la ligne frontalière de plus de 380 kms, a-t-il souligné.
S'exprimant en cette occasion, le maire Miguel Cruz a souligné sa satisfaction que la ville de Dajabon ait été choisie pour l'ouverture d'un événement de cette ampleur.
Il a également évoqué la coopération entre les maires de la région frontalière du nord à travers une plate-forme composée de 7 homologues haïtiens et 5 dominicains. "Cette initiative vise à trouver des solutions rapides aux problèmes qui pourraient surgir, grâce à un dialogue permanent et à la flexibilisation des procédures bureaucratiques."
Le maire, un ancien diplomate qui a été en poste à l’ambassade dominicaine à Pétion Ville et ancien délégué de Dajabon, a aussi rejeté élégamment le terme que Haïti et la République Dominicaine soient condamnés à vivre ensemble. « Je préfère dire que nous sommes destinés à vivre ensemble ».
Pour sa part, Ruben Dario Villalona (Chillo), représentant régional du ministère dominicain de la culture, a souligné que cette entité "est fière de soutenir cet événement dans le cadre d'une politique ouverte, solidaire et respectueuse de la culture de tous les étrangers vivant en République Dominicaine. Par conséquent, il continuera à promouvoir les échanges au niveau binational, a-t-il promis.
Pour sa part le consul d'Haïti à Dajabon, Mr Gerilien Jean Louis, en faisant observer le thème de la commémoration de cette année « Convivialité et coopération pour de meilleures relations bilatérales », a souligné et salué l’assistance que la communauté haïtienne reçoit constamment d’entités publiques telles que CONANI et le Ministère de la santé publique, de même que certaines ONG dont le Centre Montalvo et le Centre Pont.
« Sans elles, les difficultés dont souffrent occasionnellement nos compatriotes seraient encore pires » a-t-il ajouté.
Le diplomate s’est engagé à maintenir dans sa juridiction la commémoration de cet événement, en l'honneur des immigrants haïtiens, en soulignant la présence du Dr Presner Louis, un gynécologue haïtien qui travaille depuis 8 ans comme professionnel dans la ville de Dajabon.
Plus de 20 activités jusqu’ au 22 avril sont prévues à Santiago et à Santo Domingo, dont la soirée de gala de remise des Prix Diaspora.
Un parrainage partiel est assuré par l’entreprise dominicaine VIMENCA/Western Union ainsi que par l’Ambassade d’Haïti à Santo Domingo.
La coordination générale de l'événement est sous la responsabilité d'un comité interinstitutionnel composé de la NAPSA et de MOSTCHA dirigé par la communicatrice Johanne Dimanche.