LOOP HAITI - La République Dominicaine a convoqué, le jeudi 3 octobre, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies sur la crise en Haïti, secouée depuis plus de deux semaines par une vague de manifestations populaires visant à faire tomber le président haïtien, Jovenel Moïse.
Selon ce qu’a annoncé le ministre des Affaires Étrangères, Miguel Vargas, cette réunion aura pour mission d’analyser la crise en Haïti, a révélé le journal dominicain El Nuevo Diario. La rencontre a pour but de demander aux acteurs haïtiens de mener un processus de dialogue national pour résoudre la crise.
« En tant que membres du Conseil de sécurité, nous appelons à une réunion aujourd'hui, appelant à un dialogue national en Haïti et à une contribution accrue de la communauté internationale » à la résolution de la crise, a déclaré M. Vargas à des journalistes. Le diplomate a déclaré que « toute situation d'instabilité en Haïti est toujours préoccupante », car « cela peut avoir un impact » en République dominicaine.
Haïti, paralysée depuis plus de deux semaines, traverse une grave crise politique et économique, aggravée à la mi-août par la pénurie de carburant, ayant provoqué de violentes manifestations contre Jovenel Moïse.
Les Nations unies ont exprimé, en début de semaine, leurs préoccupations par rapport à la crise. Lors d’une conférence de presse tenue à New York en marge de la 74e session de l’Assemblée générale de l’ONU, Stéphane Dujarric, porte-parole, a déclaré aux journalistes que la Mission des Nations unies pour l’appui de la justice en Haïti, connue sous son sigle MINUJUSTH, appelait tous les citoyens et les autorités dont les forces de l'ordre, à « s’abstenir de recourir à la violence » lors des mouvements de protestation.
Pour l’ancien président dominicain Leonel Fernandez, cette situation risque de s’aggraver dans les jours à venir. Il a déclaré que le pays s’est « effondré sur les plans social, économique, écologique et politique » et qu’il pourrait être bientôt conduit à une situation d’ingouvernabilité.