P-au-P, 26 déc. 2016 [AlterPresse] --- « La priorité de l'heure, c'est de sauver les élections comme étant le seul et unique moyen de renouvellement du personnel politique ».
C'est ce qu'a déclaré le premier ministre haïtien, Enex Jean-Charles, dans un message à la Nation, à l'occasion des fêtes de fin d'année.


Il invite les protagonistes à prendre « conscience » qu'Haïti est « notre bien commun », en dépit de toutes différences politiques, idéologiques et socioculturelles.
Il appelle à protéger Haïti des agressions, d'où qu'elles viennent, et à l'unification de toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens pour sauver l'intégrité du pays.
Le premier ministre en a également profité pour lancer un « vibrant appel à la trêve ».
« Enterrons la hache de guerre, mesdames et messieurs, et fumons le calumet de la paix, tout en ayant le courage d'entamer entre nous le dialogue constructif, ne serait-ce que pour cette période de grâce ».
L'absence de consensus et de dialogue entre les membres de la classe politique a longtemps invalidé les multiples initiatives positives qui auraient pu conduire le pays hors des frontières de « l'instabilité » et de « l'anarchie », souligne-t-il.
« Le cœur de ce pays, malgré tout, palpite encore au rythme de la bonne volonté et de la détermination de transcender les clivages et les différences qui peuvent potentiellement nous engloutir », affirme-t-il.
Les désaccords entre juges électoraux et représentants de partis contestataires concernant le processus de vérification, au Centre de tabulation des votes (Ctv), des procès-verbaux de la présidentielle du 20 novembre dernier, semblent avoir été résolus.
Près de 50% des procès-verbaux à vérifier l'ont été dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 décembre 2016.
Dans l'après-midi du 24 décembre, le tribunal électoral a procédé à un tirage aléatoire de procès-verbaux devant être vérifiés au Ctv, en présence des représentants de la Ligue alternative pour le progrès et l'émancipation haïtienne, la plateforme Pitit Dessalines et Fanmi lavalas, les trois partis contestataires des résultats de la présidentielle du 20 novembre 2016.
Les représentants des partis contestataires avaient quitté, le jeudi 22 décembre 2016, les lieux de la vérification qui se déroulait depuis le mardi 20 décembre, en signe de protestation contre une décision du Bureau du contentieux électoral national (Bcen) qui leur a interdit de toucher aux procès-verbaux, ni d'émettre leurs commentaires, ceux-ci devant seulement être 'présentés lors d'une plaidoirie.'
Des organisations de droits humains ont alors exprimé leurs vives inquiétudes face au déroulement du processus de vérification de 12 % des procès-verbaux de la présidentielle (au total 1,560 procès-verbaux), ordonnée par le tribunal, après délibérations.]